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Les films de novembre 2007

Les Promesses de l'ombre / De l'autre côté / Faut que ça danse ! / Nous, les vivants / Ce que mes yeux ont vu / La Nuit nous appartient

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)    ****    DE L’AUTRE CÔTE (Fatih Akin, 14 nov)

    Le film suit une demi – douzaine de personnages entre l’Allemagne et la Turquie. Cela n’en fait pas pour autant un film choral, tant les personnages peinent à se rencontrer (c’est l’un des thèmes du film). Raconter ces histoires est un exercice délicat (la densité narrative de l’œuvre a d’ailleurs été saluée par le prix du scénario à Cannes) et inutile. Remarquablement construit, le film de Fatih Akin est aussi émouvant qu’un grand Almodovar (même si leurs univers sont cinématographiquement et géographiquement dissemblables), en moins flamboyant, et en plus naturaliste.

)    ****    LA NUIT NOUS APPARTIENT (James Gray, 28 nov)

    Film noir se situant à New-York dans les années 80, une sorte de polar autour du trafic de drogue et de la mafia russe. Une histoire de famille aussi : le frère cadet (Joaquin Phenix), gère une boîte de nuit où circule la drogue, tandis que le frère aîné (Mark Wahlberg) suit les pas de son père (Robert Duvall) au sein de la police new-yorkaise (dont la devise « we own the night » donne le titre au film, qui fait aussi allusion bien sûr au monde de la nuit propriété des trafiquants). Excellence de l’interprétation, scénario digne d’une tragédie classique, mise en scène sans surenchère : un très grand film.

)    ***    NOUS, LES VIVANTS (Roy Andersson, 21 nov)

    Le titre est un peu emphatique, le film ne s’intéressant modestement qu’à l’espèce humaine, mis à part quelques chiens. Comment décrire cette réjouissance qui fait rire des petites et grandes misères humaines ? En évoquant ses cousinages possibles : cela ressemblerait à un film de Kaurismaki sans les couleurs ; le surréalisme ironique fait penser aux films d’Osseliani ; la précision burlesque des cadres (il y a beaucoup de plans quasi fixes) rappelle celle de L’Iceberg, pépite belge de l’année dernière ; enfin le côté décalé et absurde fait songer aux meilleures BD de Gotlib/Goscinny. En bref : une curiosité à ne pas rater.

)    ***    FAUT QUE ÇA DANSE ! (Noémie Lvovsky, 14 nov)

    Un film loufoque sur des thèmes graves ou sérieux : vieillesse, maladie, renouvellement des générations, devoirs de mémoire... Les quatre personnages principaux, joués par Jean-Pierre Marielle, Valeria Bruni-Tedeschi, Bulle Ogier et Sabine Azéma, n’agissent jamais comme il faudrait ou comme on s’y attendrait. Et les nombreuses audaces de la réalisatrice (notamment les rêves/cauchemars « hitlériens » de la narratrice) font pleinement partie des réjouissances.

)    **    CE QUE MES YEUX ONT VU (Laurent De Bartillat, 28 nov)

    Une enquête à la manière d’un polar sur un peintre du XVIIIè siècle (Watteau), mêlée d’un hommage rare et original aux chercheurs en histoire de l’art. Si l’on note une ou deux maladresses, notamment le lien un peu forcé entre un personnage secondaire et l’intrigue principale, le reste est convaincant. Et Jean-Pierre Marielle et surtout Sylvie Testud sont épatants.

)    **    LES PROMESSES DE L’OMBRE (David Cronenberg, 7 nov)

    Comme il y a deux ans, Cronenberg livre un des films les plus boursouflés de l’année. Si on le voit après La nuit nous appartient (où il est aussi question de mafia russe), la comparaison est écrasante, en particulier au niveau de l’écriture. Les ficelles de scénario sont parfois grosses, et les personnages peu réussis, à part celui interprété par Viggo Mortensen, d’une réelle ambiguïté (contrairement à la dualité simpliste passé – Mal / présent – Bien de celui de A history of violence, précédente collaboration de l’acteur et du cinéaste). Il y a de belles idées de mise en scène, mais les promesses ne sont qu’à moitié tenues !
 

Version imprimable | Films de 2007 | Le Lundi 23/02/2009 | 0 commentaires




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