Mots-clés : Gus Van Sant, Nicolas Philibert, Pascal Thomas, Melvil Poupaud, Danielle Darrieux, Laura Smet, Chiara Mastroianni, François Morel, Woody Allen, Judd Apatow, Claude Miller
) *** PARANOID PARK (Gus Van Sant, 24 oct)
On suit un lycéen qui navigue entre culpabilité et fuite du réel, après un acte irréparable. Les trois précédents films de Gus Van Sant étaient intéressants, surtout dans leurs dispositifs formels (Elephant ne déparerait pas dans une installation d’art contemporain). Ici, l’étude psychologique donne une épaisseur supplémentaire à ce nouvel opus, sans l’alourdir, grâce à une virtuosité filmique impressionnante (bien qu’assez différente de ses précédentes réalisations). Le cinéaste s’est notamment adjoint les services de Chris Doyle, complice régulier de Wong Kar – wai. Enfin, la bande originale, que certains pourraient trouver envahissante, est une Fête de la musique à elle seule : électro, blues, rock, rap, classique …
) *** RETOUR EN NORMANDIE (Nicolas Philibert, 3 oct)
Nicolas Philibert retrouve les protagonistes (surtout les acteurs) non professionnels du film Moi, Pierre Rivière … de René Allio, duquel il était assistant. Le documentaire peut se voir principalement (car il y a des digressions) comme un rassemblement de fragments sur le monde paysan normand en 1835, date de l'acte de Pierre Rivière, en 1975, date du tournage du film, et aujourd'hui. C'est à la fois un retour en arrière et une introduction au film d'Allio.
) *** L’HEURE ZERO (Pascal Thomas, 31 oct)
Un jeune homme riche (Melvil Poupaud) organise un séjour d’été chez sa tante (Danielle Darrieux), à l’occasion duquel vont se côtoyer son épouse actuelle (Laura Smet) et son ex (Chiara Mastroianni). Un meurtre est commis… Le film est assez éloigné de la cruauté caustique d’un Chabrol. Adapté d’Agatha Christie, il s’agit plutôt d’une sorte de Cluedo, qui n’exclut pas la fantaisie : ainsi, l’inspecteur chargé de l’enquête, interprété par François Morel, rappelle parfois le personnage de Rouletabille du dyptique Le Mystère de la chambre jaune / Le Parfum de la dame en noir.
) *** CHACUN SON CINEMA (Collectif, 31 oct)
33 courts – métrages de 3 minutes chacun par de grands cinéastes de renommée internationale, avec pour thème imposé : le cinéma, dans les deux sens du mot (art populaire mais aussi salle de projection). Inévitablement inégal, le film comporte de nombreuses petites œuvres réussies. Parmi mes préférées, celles de Takeshi Kitano, des frères Dardenne, de Nanni Moretti, de David Cronenberg, de Roman Polanski, de Walter Salles, d’Aki Kaurismaki ou de Manoel De Oliveira. Voir aussi l’annexe.
) ** LE RÊVE DE CASSANDRE (Woody Allen, 31 oct)
Deux frères ayant besoin d’argent obtiennent l’aide de leur oncle richissime, à condition de supprimer un témoin gênant des affaires de cet oncle. Woody Allen reprend le thème de l’ascenseur social nauséabond des deux opus précédents de sa trilogie londonienne (Match Point, Scoop), ainsi que le thème de la culpabilité (Crimes et délits, Match Point à nouveau). Pour une fois, et malgré des dialogues toujours brillants, son film souffre de la comparaison avec ceux d’autres auteurs : les films contemporains de Ken Loach ou le dernier Lumet (7h58 ce samedi-là). Décevant (un peu), intéressant (encore pas mal).
) ** EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI (Judd Apatow, 10 oct)
Une jeune femme se retrouve accidentellement enceinte, après une soirée en boîte trop arrosée. Elle décide de garder le bébé et de retrouver son amant d’un soir. La stressée et l’ultra – cool vont apprendre à se connaître. L’univers du garçon (une bande de potes un peu marginaux qui fument tout ce qui peut se fumer et essaient de monter un site Internet pour voyeurs) est assez improbable, par contraste avec le reste du film, qui charme à la fois par sa crudité et sa sensibilité. Mais ne boudons pas notre plaisir, devant une comédie romantique qui remplit son rôle : faire rire et émouvoir.
) ** UN SECRET (Claude Miller, 3 oct)
Le titre du film dissuade de raconter l’histoire (de famille), et pourtant c’est son atout principal. La mise en scène est poussive, la photographie et l’interprétation sont assez scolaires. Tout est sur l’écran, ce qui nuit au mystère. Néanmoins, le scénario, l’un des meilleurs de l’année, est irrésistible et touche forcément. On se dit que s’il est bien écrit, le roman éponyme et autobiographique de Philippe Grimbert doit être formidable.
On suit un lycéen qui navigue entre culpabilité et fuite du réel, après un acte irréparable. Les trois précédents films de Gus Van Sant étaient intéressants, surtout dans leurs dispositifs formels (Elephant ne déparerait pas dans une installation d’art contemporain). Ici, l’étude psychologique donne une épaisseur supplémentaire à ce nouvel opus, sans l’alourdir, grâce à une virtuosité filmique impressionnante (bien qu’assez différente de ses précédentes réalisations). Le cinéaste s’est notamment adjoint les services de Chris Doyle, complice régulier de Wong Kar – wai. Enfin, la bande originale, que certains pourraient trouver envahissante, est une Fête de la musique à elle seule : électro, blues, rock, rap, classique …
) *** RETOUR EN NORMANDIE (Nicolas Philibert, 3 oct)
Nicolas Philibert retrouve les protagonistes (surtout les acteurs) non professionnels du film Moi, Pierre Rivière … de René Allio, duquel il était assistant. Le documentaire peut se voir principalement (car il y a des digressions) comme un rassemblement de fragments sur le monde paysan normand en 1835, date de l'acte de Pierre Rivière, en 1975, date du tournage du film, et aujourd'hui. C'est à la fois un retour en arrière et une introduction au film d'Allio.
) *** L’HEURE ZERO (Pascal Thomas, 31 oct)
Un jeune homme riche (Melvil Poupaud) organise un séjour d’été chez sa tante (Danielle Darrieux), à l’occasion duquel vont se côtoyer son épouse actuelle (Laura Smet) et son ex (Chiara Mastroianni). Un meurtre est commis… Le film est assez éloigné de la cruauté caustique d’un Chabrol. Adapté d’Agatha Christie, il s’agit plutôt d’une sorte de Cluedo, qui n’exclut pas la fantaisie : ainsi, l’inspecteur chargé de l’enquête, interprété par François Morel, rappelle parfois le personnage de Rouletabille du dyptique Le Mystère de la chambre jaune / Le Parfum de la dame en noir.
) *** CHACUN SON CINEMA (Collectif, 31 oct)
33 courts – métrages de 3 minutes chacun par de grands cinéastes de renommée internationale, avec pour thème imposé : le cinéma, dans les deux sens du mot (art populaire mais aussi salle de projection). Inévitablement inégal, le film comporte de nombreuses petites œuvres réussies. Parmi mes préférées, celles de Takeshi Kitano, des frères Dardenne, de Nanni Moretti, de David Cronenberg, de Roman Polanski, de Walter Salles, d’Aki Kaurismaki ou de Manoel De Oliveira. Voir aussi l’annexe.
) ** LE RÊVE DE CASSANDRE (Woody Allen, 31 oct)
Deux frères ayant besoin d’argent obtiennent l’aide de leur oncle richissime, à condition de supprimer un témoin gênant des affaires de cet oncle. Woody Allen reprend le thème de l’ascenseur social nauséabond des deux opus précédents de sa trilogie londonienne (Match Point, Scoop), ainsi que le thème de la culpabilité (Crimes et délits, Match Point à nouveau). Pour une fois, et malgré des dialogues toujours brillants, son film souffre de la comparaison avec ceux d’autres auteurs : les films contemporains de Ken Loach ou le dernier Lumet (7h58 ce samedi-là). Décevant (un peu), intéressant (encore pas mal).
) ** EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI (Judd Apatow, 10 oct)
Une jeune femme se retrouve accidentellement enceinte, après une soirée en boîte trop arrosée. Elle décide de garder le bébé et de retrouver son amant d’un soir. La stressée et l’ultra – cool vont apprendre à se connaître. L’univers du garçon (une bande de potes un peu marginaux qui fument tout ce qui peut se fumer et essaient de monter un site Internet pour voyeurs) est assez improbable, par contraste avec le reste du film, qui charme à la fois par sa crudité et sa sensibilité. Mais ne boudons pas notre plaisir, devant une comédie romantique qui remplit son rôle : faire rire et émouvoir.
) ** UN SECRET (Claude Miller, 3 oct)
Le titre du film dissuade de raconter l’histoire (de famille), et pourtant c’est son atout principal. La mise en scène est poussive, la photographie et l’interprétation sont assez scolaires. Tout est sur l’écran, ce qui nuit au mystère. Néanmoins, le scénario, l’un des meilleurs de l’année, est irrésistible et touche forcément. On se dit que s’il est bien écrit, le roman éponyme et autobiographique de Philippe Grimbert doit être formidable.
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