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Top 15 de l'année et dernières sorties

Article évolutif...

1. Les Graines du figuier sauvage (Mohammad Rasoulof, Iran/Allemagne)
2. Le Roman de Jim (Arnaud et Jean-Marie Larrieu, France)
3. Los Delincuentes (Rodrigo Moreno, Argentine)
4. L'Affaire Nevenka (Iciar Bollain, Espagne)
5. Averroès et Rosa Parks (Nicolas Philibert, France)
6. Guérilla des Farc, l'avenir a une histoire (Pierre Carles, France)
7. Miséricorde (Alain Guiraudie, France)
8. La Grâce (Ilya Povolotsky, Russie)
9. Ernest Cole, photographe (Raoul Peck, France/Etats-Unis)
10. They shot the piano player (Fernando Trueba, Javier Mariscal, Espagne/Portugal)
11. Les Fantômes (Jonathan Millet, France)
12. En fanfare (Emmanuel Courcol, France)
13. Le Procès du chien (Laetitia Dosch, Suisse/France)
14. Sauvages (Claude Barras, France/Suisse/Belgique)
15. Vivre, mourir, renaître (Gaël Morel, France)

Viennent ensuite (top alternatif) : Borgo (Stéphane Demoustier, France), All we imagine as light (Payal Kapadia, Inde), Trois amies (Emmanuel Mouret, France), Les Carnets de Siegfried (Terence Davies, Grande-Bretagne), Une famille (Christine Angot, France), L'Homme d'argile (Anaïs Tellenne, France), Marcello mio (Christophe Honoré, France), The Summer with Carmen (Zacharias Mavroeidis, Grèce), A man (Kei Ishikawa, Japon), Madame Hofmann (Sébastien Lifshitz, France), Juré n°2 (Clint Eastwood, Etats-unis), La Prisonnière de Bordeaux (Patricia Mazuy, France), Vingt dieux (Louise Courvoisier, France), La Mère de tous les mensonges (Asmae El Moudir, Maroc), No other land (Basel Adra, Yuval Abraham, Rachel Szor, Hamdan Ballal, Palestine)...

Dernières sorties :

  • Bien : Ernest Cole, photographe (Raoul Peck), Mon inséparable (Anne-Sophie Bailly)
  • Pas mal : Joli joli (Diastème), Noël à Miller's Point (Tyler Taormina), Les Reines du drame (Alexis Langlois), Le Beau rôle (Victor Rodenbach)
  • Bof : Les Femmes au balcon (Noémie Merlant)
ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE (Raoul Peck, 25 déc) LLL
Raoul Peck alterne fictions documentées et documentaires très narratifs. Ce film-ci, Œil d'or au dernier festival de Cannes, fait partie des seconds. Ernest Cole est le premier photographe sud-africain à avoir montré au monde entier la réalité de l'apartheid. Raoul Peck livre en voix off le point de vue de Cole, en se basant sur son livre House of Bondage, publié en 1967, et qui lui vaut son exil aux Etats-Unis, mais aussi aux propos rapportés par ses proches. La plupart des images, parfois analysées avec précision, proviennent de dizaines de milliers de négatifs pris par Cole lui-même, et découverts en 2017 dans le coffre d'une banque suédoise. Méditation puissante, et nécessaire par les temps qui courent, sur l'apartheid, le racisme colonial, et l'exil.

MON INSEPARABLE
(Anne-Sophie Bailly, 25 déc) LLL
Mona vit toujours avec son grand fils Joël, adulte mais "différent". Celui-ci tombe amoureux d'Océane, qui travaille dans le même établissement spécialisé (ESAT) que lui. Mona apprend l'existence de cette relation lorsqu'Océane se découvre enceinte... Sur le papier, le pitch pouvait inspirer de la méfiance, si l'on anticipait un traitement conventionnel du sujet. Mais d'une part, le sujet n'est peut-être pas exactement celui qu'on croit, et d'autre part l'écriture au cinéma, c'est aussi de la mise en scène. Anne-Sophie Bailly, dont c'est le premier long métrage, nous propose des scènes autres que celles qu'on attend, ce qui les rend la plupart du temps crédibles, d'autant plus que Laure Calamy est dirigée comme les autres interprètes (Charles Peccia Galletto, Julie Froger) avec doigté, et que la caméra se tient dans chaque séquence à une juste distance qui permet en particulier une progression du regard sur les personnages auxquels la réalisatrice offre peu à peu de la place pour exister...

JOLI JOLI (Diastème, 25 déc) LL
Promesse de bulle pétillante, qui sort opportunément le 25 décembre, il s'agit d'un feel good movie assumé sous les atours d'une comédie musicale qui accompagne les débuts sur grand écran de la chanteuse Clara Luciani. Les chansons sont signées Alex Beaupain, comme pour Les Chansons d'amour de Christophe Honoré. Mais autant le film d'Honoré était travaillé par Demy et la Nouvelle Vague, autant celui de Diastème est un musical théâtral, à l'américaine. On se réjouit de voir le mordant de l'écriture de Beaupain (excellentes paroles) serti dans un écrin musical plutôt lyrique. Des réserves toutefois : derrière les clins d'oeil cinéphiles, un scénario d'une grande banalité, une chanson rappelant trop les Rap-tout des Inconnus, et un des morceaux est musicalement très proche du tango du malaise de Jeanne et le garçon formidable, comédie musicale française autrement plus profonde...

NOËL A MILLER'S POINT (Tyler Taormina, 11 déc) LL
La sortie en fin d'année de ce film américain indépendant n'est pas fortuite. Il est pourtant à contre-temps des tendances lourdes de l'audiovisuel actuel : alors que l'heure est aux scénarios bétonnés, ce film-ci offre peu de rebondissements, même si on découvre petit à petit la situation familiale au gré de conversations qu'on surprend comme par effraction (elles ont commencé avant le début de la scène et se prolongent après). Si le film est peu passionnant, le style séduit : par son attention portée successivement à tous les personnages, il propose un joli bouquet entremêlé de portraits individuels réalisés en groupe, et, dans une deuxième partie, la discrète échappée de deux cousines parties rejoindre leur bande d'amis constitue une respiration bienvenue...

LES REINES DU DRAME
(Alexis Langlois, 27 nov) LL
Racontée depuis 2055 (!), la romance plus ou moins clandestine entre deux chanteuses qui ont fait des choix artistiques aux antipodes : la gagnante d'une émission de télé-crochet au milieu des années 2000, qui se conforme à tout ce que l'industrie attend pour assurer un carton commercial, et une punkette féministe queer, rageuse en public, sensible en privé, sincère tout le temps, qui cultive bec et ongles son intégrité politique et musicale (et conjugue radicalité affichée avec pudique aménité). Malheureusement pour nos oreilles, c'est la première qui est au centre du film. Ce premier long métrage veut tellement embrasser tous les personnages qu'il donne l'impression d'une absence de point de vue, et le côté satirique, un peu bâclé, manque de profondeur...

LE BEAU RÔLE (Victor Rodenbach, 18 déc) LL
L'argument principal du film, une comédie romantique dans laquelle un comédien est tenté par une infidélité professionnelle par rapport au travail en commun avec sa compagne metteuse en scène (il a joué dans tous ses spectacles), a des affinités involontaires avec Septembre sans attendre de Jonas Trueba, autrement plus original sur le fond et plus convaincant sur la forme. Sur le travail théâtral, Va savoir de Jacques Rivette, par exemple, était plus troublant et abouti. Les premiers rôles sont cependant bien interprétés (Vimala Pons, William Lebghil, Jérémie Laheurte, Pauline Bayle...), et ce premier film d'un scénariste de télévision comporte notamment une bonne idée visuelle : des échanges de regard complices sous-titrés à l'écran...

LES FEMMES AU BALCON (Noémie Merlant, 11 déc) L
J'avais envie d'aimer cette satire du patriarcat et des violences sexistes et sexuelles coécrite par l'excellente Céline Sciamma. A l'exception d'une scène de viol conjugal qui semble d'un réalisme glaçant, le reste tient plutôt du Grand-Guignol. Le choix d'adopter un style de série Z horrifique semble assumé, mais le résultat peine à convaincre, formellement comme sur le fond, car par ce traitement le film rate peut-être une partie de sa cible, à savoir un sexisme qui serait plus insidieux... La crédibilité est déjà entamée dès la première scène, où il est censé faire plus de 40 °C dehors, et pourtant tous les habitant.e.s de l'immeuble laissent entrer la chaleur en ouvrant en grand les porte-fenêtres...

NB : "Guérilla des Farc, l'avenir a une histoire" de Pierre Carles et "Vingt dieux" de Louise Courvoisier, toujours à l'affiche, sont de vraies réussites mais ont déjà été évoqués dans le précédent billet...

Version imprimable | Films de 2024 | Le Lundi 30/12/2024 | 0 commentaires




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