- Bravo : Les Mille et une nuits, volume 1 : L'inquiet (Miguel Gomes)
- Bien : Cemetery of splendour (Apichatpong Weerasethakul), Fatima (Philippe Faucon), Vice Versa (Pete Docter, Ronaldo Del Carmen), L'Homme irrationnel (Woody Allen), Une seconde mère (Anna Muylaert), Marguerite (Xavier Giannoli), Les Mille et une nuits, volume 2 : Le désolé (Miguel Gomes), Les Bêtises (Rose et Alice Philippon), Vers l'autre rive (Kiyoshi Kurosawa), Love and mercy (Bill Pohlad), Amy (Asif Kapadia)
- Pas mal : La Belle saison (Catherine Corsini), Je suis mort, mais j'ai des amis (Guillaume et Stéphane Malandrin), Fou d'amour (Philippe Ramos), Coup de chaud (Raphaël Jacoulot), The Program (Stephen Frears), La isla minima (Alberto Rodriguez), Daddy cool (Maya Forbes), Les Mille et une nuits, volume 3 : L'enchanté (Miguel Gomes), Miss Hokusai (Keiichi Hara), Mad Max : Fury road (George Miller), Les Deux amis (Louis Garrel)
- Bof : Aferim ! (Radu Jude), Le Tout nouveau testament (Jaco Van Dormael)
LES MILLE ET UNE NUITS, VOLUME 1 : L'INQUIET (Miguel Gomes, 24 juin) LLLL
Dès le début, on est prévenu. On voit le réalisateur expliquer avoir envie de faire un film d'intervention sociale et filmer des histoires merveilleuses, proposer des fables intemporelles et être engagé dans le présent. Puis quelques instants plus tard, il s'enfuit... Pourtant les films sont bien là, et ce premier volet, très touffu, est une immense réussite ! Cela commence par deux mini-documentaires en montage alterné, l'un sur un exterminateur de guêpes qui menacent l'apiculture locale, l'autre sur des travailleurs de chantiers navals en lutte, sauf que les voix off sont interverties... On continue avec les agissements de la Troïka et du gouvernement portugais consentant évoqués sous forme d'un conte farcesque grivois sur l'impuissance. Les séquences suivantes du film et de ses deux suites sont inspirées par des faits divers recueillis par une équipe de journalistes. Dans ce premier volume, on aura notamment le procès d'un coq qui chante trop fort, et le bain des Magnifiques pour la nouvelle année, auxquels participent des chômeurs et chômeuses. La qualité et la dignité des témoignages recueillis montre la sincérité politique et sociale de Miguel Gomes et de son projet fou.
CEMETERY OF SPLENDOUR (Apichatpong Weerasethakul, 2 sep) LLL
Une curieuse maladie du sommeil atteint des soldats thaïlandais. Ils sont installés dans une école abandonnée transformée en hôpital improvisé. Jenjira, une femme mûre à la jambe endolorie, se porte volontaire pour veiller sur un jeune soldat qui ne reçoit aucune visite. Peut-être à cause de son sujet, le nouvel opus d'Apichatpong Weerasethakul (Palme d'or surprise en 2010 pour Oncle Boonmee) est arrivé sur nos écrans précédé d'une réputation de film soporifique. Il n'en est rien ! Il se passe toujours quelque chose sur l'écran. Le film est parfois hypnotique ou envoûtant, mais c'est le plus ouvert, accessible et scénarisé des films du cinéaste. Il a envie de faire entrer le spectateur dans son univers toujours aussi singulier. Sa puissance de suggestion est telle qu'une promenade en forêt se transforme en visite d'un palais royal, et on marche ! Le résultat est aussi évident à l'écran qu'il peut apparaître poussif sur le papier.
FATIMA (Philippe Faucon, 7 oct) LLL
J'avais déjà vu et apprécié des films de Philippe Faucon, mais avec Fatima le cinéaste change de catégorie. En première approche, c'est le portrait d'une femme de ménage maghrébine (Soria Zeroual, superbe) qui ne maîtrise pas bien le français mais élève seule (elle est séparée) ses deux filles adolescentes : l'une est au collège, l'autre en première année de médecine. Le film est assez court, mais très dense et épuré. Sans jamais appuyer le trait, tous les détails ont leur importance. Loin des grands discours, il montre au passage le racisme ordinaire tel qu'il est : pas seulement une mauvaise idée mais aussi un rapport social de domination (accès au logement, comportement d'une "patronne" etc...) qui s'ajoute à celui de la subordination à l'employeur. La dernière séquence est l'une des plus belles fins vues sur un écran cette année.
VICE VERSA (Pete Docter, Ronaldo Del Carmen, 17 juin) LLL
Suite à son déménagement dans une nouvelle ville, une fille de 11 ans tente de se faire aux bouleversements de son existence. Dans son cerveau, les cinq émotions primaires (Joie, Peur, Tristesse, Dégoût et Colère) tentent de faire face à la situation. Elles sont chacune représentées par un personnage, qui ont chacun leur couleur : il est plaisant que la Colère, celle qui est reliée au refus de l'injustice, soit rouge... Mais il y a des nuances : la Joie n'est pas toujours joyeuse, et peut même comprendre l'utilité de la Tristesse. Cette inventivité formelle permet d'accompagner la grande audace de ce nouveau Pixar : parler aux petits et aux grands d'une fille qui déprime. Mais aussi qui grandit (et c'est tout aussi émouvant...).
L'HOMME IRRATIONNEL (Woody Allen, 14 oct) LLL
Depuis une petite décennie Woody Allen est d'autant plus présent derrière la caméra qu'il ne joue presque plus devant. Sa maîtrise est un régal. Mais ce n'est pas le réalisme qui le travaille : cela semble être l'été toute l'année dans le campus de province que rejoint Abe, prof de philo aussi brillant que ventripotent et alcoolique. Et les contingences matérielles semblent être très éloignées des étudiants, des filles et fils à papa qui font du piano, du cheval, ou lisent tout Dostoïevski (pour Jill, la plus douée, qui tente de séduire Abe). Après Match point, c'est un nouveau basculement vers le crime dans la haute société. Mais cette fois-ci pas de critique sociale, mais une variation sardonique sur le vide de certaines existences et l'ironie du hasard. Joaquin Phoenix, Emma Stone et Parker Posey apportent de la chair aux propositions un rien théoriques de Woody...
UNE SECONDE MERE (Anna Muylaert, 24 juin) LLL
Domestique dans une riche famille de Sao Paulo, Val a du abandonner sa fille Jessica pour loger chez son employeur et se consacrer au fils de ses derniers auxquels elle est entièrement dévouée. L'irruption de Jessica, qu'elle n'a pas vu depuis plus de dix ans et qui va s'inscrire à l'université, va bouleverser l'ordre établi... Une comédie politique, qui entrelace avec beaucoup de finesse et d'ironie la cruauté des rapports de classe d'une part et la confrontation de deux générations de femmes d'autre part, à travers les retrouvailles entre la mère (jouée par Régina Casé, véritable star au Brésil) et la fille (excellente Camila Mardila). Une belle réussite qui ne parlera pas qu'aux spectateurs brésiliens...
MARGUERITE (Xavier Giannoli, 16 sep) LLL
Dans le Paris des années 20, une aristocrate passionnée d'opéra se rêve en diva, encouragée par son mari et ses amis... alors qu'elle chante horriblement faux (apparemment sans s'en apercevoir). Il est vrai qu'elle est la mécène de tout un tas de gens... A partir de ce canevas, Xavier Giannoli construit une drôle de comédie, grinçante et dramatique. En faisant exister tous ses personnages : ce n'est pas uniquement un véhicule pour Catherine Frot, impayable (assurément une des favorites pour les prochains César). On y croise aussi André Marcon dans le rôle ambigu du mari, le grand Michel Fau dans le rôle du professeur de chant, Christa Théret en jeune chanteuse d'avant-garde, Denis Mpunga en majordome (celui qui la respecte le plus), et Sylvain Dieuaide en journaliste anarchisant (on est dans l'après-guerre). Le film le plus réussi de Giannoli depuis Quand j'étais chanteur.
LES MILLE ET UNE NUITS, VOLUME 2 : LE DESOLE (Miguel Gomes, 29 juil) LLL
La gageure du tryptique de Miguel Gomes est de parler de la crise actuelle au Portugal et plus généralement en Europe en faisant contaminer sa narration par des éléments de conte et de merveilleux. Le projet ne cesse de se réinventer à chaque instant. Le sketch central est un procès, mais réalisé en plein air dans une agora. Mais petit à petit les choses se compliquent. Et peu à peu, derrière l'éventail des responsabilités de chacun c'est une responsabilité systémique (on pourrait dire celle du capitalisme) qui est mise en évidence. Le sketch suivant se niche dans une HLM avec des habitant-e-s plus ou moins laissé-e-s à leur sort. Mais le lien social est en quelque sorte assuré par un chien... et par son fantôme. Bref, c'est insolite, audacieux, et la formule fonctionne encore.
LES BÊTISES (Rose et Alice Philippon, 22 juil) LLL
François, trentenaire qui sait qu'il a été adopté, souhaite rencontrer sa mère biologique. Après s'être débrouillé pour connaître son adresse, il s'incruste chez elle à l'occasion d'une fête, en se faisant passer pour un serveur embauché en extra pour l'occasion... Pour leur premier long métrage, les soeurs Philippon tentent le genre de comédie le plus difficile (et indémodable, même s'il n'attire pas les foules) à réaliser : le burlesque. Un coup d'essai qui n'a rien à envier aux maîtres sur l'art du décalage et de l'inadaptation. Si le sujet peut faire penser à Blake Edwards (La Party), on peut tout aussi bien évoquer la french touch (Tati, Pierre Etaix). Un film rafraîchissant, qui bénéficie également de personnages attachants (l'émotion n'est jamais loin du gag) interprétés par Jérémie Elkaïm, Sara Gireaudeau ou Anne Alvaro...
VERS L'AUTRE RIVE (Kiyoshi Kurosawa, 30 sep) LLL
Après trois ans d'absence, Yusuke rend visite à Mizuki, sa compagne (en fait sa veuve) et entreprend avec elle un voyage au coeur du Japon, comme une tournée des adieux dans les lieux ou auprès de ceux qui ont compté pour lui indépendamment de sa femme. Un sujet en or (le roman de Kazumi Yumoto doit être superbe) pour le cinéaste de Kaïro et Shokuzai. Certaines scènes sont très belles. Comme chez Lars Von Trier dans Melancholia, il y a une utilisation inspirée, très lyrique, de la musique (mais ici c'est une composition originale, pas du Wagner) sur des images baignées d'une lumière singulière. L'onirisme est rendu par une mise en scène subtile, même si Kiyoshi Kurosawa a peut-être trop abusé de la gomme et pas assez appuyé visuellement pour troubler autant qu'on le souhaiterait.
LOVE AND MERCY (Bill Pohlad, 1er juil) LLL
Biopic de Brian Wilson, leader emblématique des Beach Boys, en deux époques (et deux interprètes : Paul Dano et John Cusack) : les années 1960, notamment à l'époque du mythique (et peu commercial) album Pet sounds, et le milieu des années 1980, où une de ses conquêtes va tenter de le sortir des griffes d'un thérapeute abusif. Fort heureusement, les deux époques s'interpénètrent et ne sont pas montrées chronologiquement. Pour autant, ce sont bien les années de jeunesse et d'effervescence artistique qui impressionnent le plus. L'émotion que l'on ressent à entendre jouer au piano God only knows (ou sa version non mystique Hang on to your ego) montre l'immense richesse mélodique et harmonique (accords déments) du génial compositeur.
AMY (Asif Kapadia, 8 juil) LLL
Documentaire sur la chanteuse Amy Winehouse disparue en 2011. Si on entend les proches en voix off, les images proviennent exclusivement d'archives, médiatiques ou tournées par les proches. La première partie intéressera les fans de musique, en mettant en évidence l'exigence artistique de la diva jazz/soul dès ses débuts, ainsi que des sessions d'enregistrement (avec incrustation des paroles émouvantes, écrites par elle-même d'après ses propres expériences de vie) de l'album Back to Black, celui avec lequel elle a explosé, dans tous les sens du terme. La seconde partie revient sur ses addictions, mais aussi sur les exigences du monde du spectacle (tournées à rallonge alors qu'elle préfère les studios), et surtout le monde infernal des médias, la médiocrité des talk-shows et émissions voyeuristes (parfois provoquées par des proches) qui seront un facteur aggravant de sa déchéance.
LA BELLE SAISON (Catherine Corsini, 19 aou) LL
Delphine, fille de paysans, débarque à Paris en 1971, et tombe amoureuse de Carole, militante féministe qui vit en couple avec Manuel... La première partie, reconstitution des actions militantes du MLF, est énergique et réussie. La seconde partie, rurale, comporte de belles scènes, avec un vrai lyrisme mais aussi quelques longueurs. Mais surtout procède par petites touches qui ne sont pas toujours bien choisies (maladroites, voire donnant une image un peu faussée de la campagne). Cécile de France impressionne, tandis que la chanteuse Izïa Higelin est une révélation de cinéma...
JE SUIS MORT, MAIS J'AI DES AMIS (Guillaume et Stéphane Malandrin, 22 juil) LL
Après la mort accidentelle de leur chanteur, un groupe de rockers belges et barbus s'obstine à partir en tournée aux Etats-Unis, avec ses cendres... et un militaire qui à la stupéfaction générale était son amant ! Un petit festival d'humour noir, rock n' roll et belge, certes inégal mais sympa. Si Bouli Lanners, Wim Willaert et Lyes Salem excellent dans les rôles principaux, chaperonnés par le trop rare Serge Riaboukine, on savoure aussi des personnages secondaires comme le "cinquième Beatles" ou encore un personnage antipathique surnommé "Florent Pagny"...
FOU D'AMOUR (Philippe Ramos, 16 sep) LL
Dans les années 50, un jeune curé (Melvil Poupaud, superbe) est amoureux du Christ et des femmes. Profitant à pleine dents de la vie terrestre et charnelle, il devient très populaire dans sa paroisse autour du village d'Uruffe : il s'improvise entraîneur de foot pour les gamins, ou même metteur en scène de théâtre. Jusqu'au jour où... La mise en scène sophistiquée, toujours très composée de Philippe Ramos (Adieu pays, Capitaine Achab...) fonctionne très bien dans la première partie, mais moins dans la seconde où elle met à distance, malgré nous, de la tension qui monte et du drame qui s'annonce.
COUP DE CHAUD (Raphaël Jacoulot, 12 aou) LL
Le précédent film de Raphaël Jacoulot, Avant l'aube, était un délicieux exercice de style chabrolien. Celui-ci est plus convenu formellement (c'est plutôt "ligne claire"). Le sujet est la fabrication d'un bouc émissaire, un été dans un village français, lorsque des événements malheureux apparaissent, tendant les relations entre agriculteurs rivaux (et conseillers municipaux). Un bon crescendo avec de très bons interprètes. Mention spéciale à Jean-Pierre Darroussin en maire du village, Carole Franck en agricultrice remontée et à Karim Leklou en jeune simple d'esprit devenu souffre-douleur.
THE PROGRAM (Stephen Frears, 16 sep) LL
Cinématographiquement le bon faiseur Stephen Frears fait le métier, sans plus, dans ce premier film de fiction consacré à Lance Armstrong. Il ne prend pas trop de risques, à sucer les roues scénaristiques du journaliste free lance (désolé) David Walsh, co-auteur (avec le français Pierre Ballester, journaliste français effacé de l'histoire) de plusieurs livres-enquêtes sur le cycliste américain. Les points de passage obligé y sont, mais le film ne réussit pas de grande échappée, et certaines scènes n'ont pas toujours la socquette légère. Sinon, au jeu des physionomies, l'acteur principal ressemble vraiment à L.A, mais Alberto Contador ou Christophe Bassons ont moins de chance (dans de courtes apparitions il est vrai). Un film honnête mais qui vise plutôt le milieu du classement.
LA ISLA MINIMA (Alberto Rodriguez, 15 juil) LL
Deux flics de Madrid débarquent en Andalousie, près du delta du Guadalquivir (ce qui donne quelques plans d'ensemble d'une beauté irréelle), pour enquêter sur la disparition de deux adolescentes. L'un est idéaliste, l'autre plus violent. Nous sommes au début des années 80, en plein dans la transition démocratique post-Franco. Cependant, le matériau historique est plus un décor qu'un moteur de la fiction, qui est surtout un bon polar (de plus).
DADDY COOL (Maya Forbes, 8 juil) LL
Années 1970 aux Etats-Unis. Cameron (Mark Ruffalo) est un père de famille bipolaire, parfois ingérable. Il se soigne pour reconquérir sa femme, partie terminer ses études, et tente d'assumer la garde de ses deux filles. Premier film autobiographique de Maya Forbes sur ses parents. Une chronique touchante sur ceux qui ne sont pas toujours dans les clous. Cela reste un petit film, mais prometteur.
LES MILLE ET UNE NUITS, VOLUME 3 : L'ENCHANTE (Miguel Gomes, 26 aou) LL
Troisième volet du tryptique de Miguel Gomes sur le Portugal en crise raconté par le détour d'un conte. Schéhérazade, voix très discrète dans les deux premiers volets, fait l'objet d'un vrai développement qui la matérialise enfin (superbe Crista Alfaiate). Par contre, la matière contemporaine de cet épisode, principalement l'élevage de pinsons en vue d'un concours de chant d'oiseaux, peut ne pas passionner. Comme si la formule ne fonctionnait plus à plein.
MISS HOKUSAI (Keiichi Hara, 2 sep) LL
L'héroïne qui donne à ce film d'animation son titre est la fille d'un peintre du XIXè siècle, reconnu dans tout le Japon. Mais elle est aussi douée que lui, et réalise même certaines commandes à sa place. C'est aussi elle qui s'occupe de sa petite soeur aveugle, à qui le maître ne rend jamais visite. Le sujet est très beau, mais la réalisation est assez profil bas. Dans un style plus anonyme que les oeuvres de Miyazaki, immédiatement reconnaissables, Keiichi Hara livre un film ni vraiment scolaire, ni vraiment inspiré.
MAD MAX : FURY ROAD (George Miller, 13 mai) LL
Quatrième volet de la saga de George Miller. J'ai rattrapé les deux premiers avant de voir celui-ci, et j'ai compris pourquoi les écologistes de toutes tendances voulaient "éviter un scénario à la Mad Max" : films pas désagréables naviguant entre autodérision nanarcique et message politique (dystopie sur fond de pénurie de pétrole). Fury Road est d'abord plus dur à avaler : le film se prend au sérieux, et l'esthétique de jeu vidéo est assez laide, éreintante. Pourtant, sur la durée, il tient la route (si j'ose dire), étoffe son message politique (anticapitaliste, écologiste, féministe), notamment à travers un nouveau personnage féminin appelé Furiosa (Charlize Theron, à son meilleur).
LES DEUX AMIS (Louis Garrel, 23 sep) LL
Clément (Vincent Macaigne) demande à son meilleur ami Abel (Louis Garrel) de l'aider à conquérir Mona (Golshifteh Farahani), qui sort avec lui, mais lui refuse toutes les soirées. En fait, elle doit rentrer en prison chaque soir. Louis Garrel en tant que réalisateur avait déjà sorti en salles un charmant moyen métrage sous influence (Petit tailleur). Ici, pour ce premier long métrage, on est d'abord gêné par le sujet qui semble trop grand pour lui, ou par Vincent Macaigne, pas aussi adroit que d'habitude dans son registre éternel d'écorché vif. Mais cela s'arrange dans la deuxième partie du film, lorsque les personnages prennent plus d'épaisseur.
AFERIM ! (Radu Jude, 5 aou) L
Plongeon dans la Roumanie du XIXè siècle, dans ce qui se veut un western roumain. Les intentions sont là, et bien sûr cette dénonciation du racisme veut résonner avec le contexte contemporain en Europe. Mais cinématographiquement, le résultat laisse à désirer : on ne sent pas une nécessité particulière du noir et blanc (qui ne semble pas apporter grand chose), et tout semble passer par d'incessants dialogues, comme si les images étaient impuissantes.
LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT (Jaco Van Dormael, 2 sep) L
Au commencement Dieu créa Bruxelles. Et Dieu créa sa femme... Sur le papier, il y avait quelques idées prometteuses. Mais dès les premières séquences, malgré une sympathique apparition d'Adam (due à l'acteur burlesque Dominique Abel), on sent que le film va être assez laid voire catastrophique. Même la meilleure idée du film, celle des SMS qui annoncent à tout le monde la date de leur décès, n'est pas exploitée comme il faut. Quant à la fillette de Dieu (la petite soeur de JC), elle est d'une telle mièvrerie qu'elle ferait passer Amélie Poulain pour une dangereuse peste.
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