Mots-clés : Xavier Giannoli, Cécile de France, Gérard Depardieu, Otar Iosseliani, Lizzie Brocheré, Arthur Dupont, Dominique Blanc, Emmanuel Bourdieu, Benoît Delépine, Gustave Kervern, Philippe Lioret
) *** QUAND J’ETAIS CHANTEUR (Xavier Giannoli, 13 sep)
Rencontre improbable entre un chanteur de bal vieillissant et une jeune trentenaire mère célibataire. Le film échappe vite à la caricature. Si le scénario, sensible, paraît parfois flottant, les scènes les plus réussies sont vraiment belles et émouvantes. Ceci grâce au savoir-faire de Xavier Giannoli pour créer une atmosphère ou chorégraphier des regards, au charme de Cécile de France, et au numéro d’acteur de Gérard Depardieu, confirmant sa résurrection artistique constatée chez Téchiné dans Les Temps qui changent il y a deux ans.
) *** JARDINS EN AUTOMNE (Otar Iosseliani, 6 sep)
Un ministre contraint à la démission (re)découvre la vie simple. Dans la lignée de ses films précédents, et dans son style à lui (assez proche de Tati), Iosseliani livre un nouvel opus burlesque très ironique. Peut-être son film le plus explicitement politique. Comme il aime visiblement bien la bouteille, on peut résumer le plaisir distillé par le film en trois mots : un bon cru.
) ** LITTLE MISS SUNSHINE (Jonathan Dayton, Valerie Faris, 6 sep)
C’est une chronique familiale délicieusement ironique vis-à-vis de l’esprit de compétition (symbolisée par le concours de beauté pour fillette de 10 ans qui donne le titre au film) et de l’idéologie du mérite (le père, qui promeut une recette de réussite individuelle, est un réjouissant loser). Cette comédie échappe assez souvent aux clichés (y compris ceux du cinéma indépendant américain ou ceux de la dérision généralisée), grâce à la finesse des personnages, soigneusement écrits et subtilement joués.
) ** CHACUN SA NUIT (Jean-Marc Barr, Pascal Arnold, 20 sep)
Une jeune fille est confrontée à la disparition de son frère jumeau, dont elle était très proche. L’argument de départ est identique à celui de Je vais bien, ne t’en fais pas, sorti deux semaines plus tôt, mais les deux films sont très dissemblables. Celui-ci est loin des conventions, tant dans le scénario que dans le caractère des personnages, à la sexualité très ouverte. Un film libre, sensuel (belle intensité des révélations Lizzie Brocheré et Arthur Dupont), agaçant parfois (bien qu’inspiré par un fait divers), mais assez troublant.
) ** L’ACCORDEUR DE TREMBLEMENTS DE TERRE (Stephen et Timothy Quay, 20 sep)
Film OVNI autour d’une cantatrice, d’un savant (fou) et d’un accordeur de pianos. Indéniablement, les frères Quay ont un univers. Parallèle. Le spectateur est partagé entre le plaisir de la découverte et l’impossibilité d’établir le contact.
) ** LES AMITIES MALEFIQUES (Emmanuel Bourdieu, 27 sep)
Au sein de l’élite littéraire universitaire, André, personnage constamment imbuvable, manipule ses camarades de promo (n’hésitant pas à mentir), joue vis-à-vis d’eux au Maître, se servant de son autorité de lecteur vorace pour dénoncer la vacuité de l’écriture, brider les élans de ses pairs, et justifier ses propres limites. Sa chute, qu’on espère, est ambiguë, car c’est aussi la victoire d’un milieu conformiste, cynique sous le confort (mention spéciale à la mère jouée par Dominique Blanc). Un film nombriliste, étouffant, mais d’une belle cruauté.
) * AVIDA (Benoît Delépine, Gustave Kervern, 13 sep)
Vaguement inspiré d’un tableau surréaliste (la dernière image du film), la deuxième réalisation de Benoît Delépine et Gustave Kervern (après Aaltra) déçoit. Ce film à sketchs est très inégal. Quelques scènes, assez réussies par leur ironie, leur absurdité ou leur mauvais goût, peuvent faire illusion, mais ça ne suffit pas.
) * JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS (Philippe Lioret, 6 sep)
De retour de vacances, une jeune fille de 20 ans apprend que son frère jumeau a disparu de la situation. Philippe Lioret, fiable dans la comédie (Tombés du ciel, Mademoiselle), nous livre ici un mauvais téléfilm, constamment peu crédible, mal filmé et mal dialogué. Dommage quand on voulait sincèrement écraser une petite larme …
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