) *** SEPTIEME CIEL (Andreas Dresen, 5 nov)
Inge, la soixantaine et mariée depuis 30 ans, tombe amoureuse de Karl, un voisin âgé de 76 ans. Ensemble, ils donnent corps à cette passion. Sur le fond, le film est très beau car il montre que le temps ne fait rien à l’affaire et ne met pas à l’abri des surprises, bonnes ou mauvaises, de la vie. Le film est cependant ancré dans le quotidien et met ses personnages en face de leurs responsabilités. Sur la forme, la sexualité n’est pas évacuée : elle est notamment montrée au début du film, et très convaincante malgré l’âge des corps. Ensuite, le cinéaste va souvent user de gros plans magnifiques sur les visages très expressifs des trois protagonistes (Ursula Werner, Horst Westphal, Horst Rehberg).
) *** CHOMSKY & COMPAGNIE (Olivier Azam, Daniel Mermet, 26 nov)
Version en images de l’interview du grand linguiste et intellectuel nord-américain réalisée en 2007 par l’équipe de Là-bas si j’y suis, l’émission de France Inter ? Sans doute, mais pas seulement. Le choix de certaines images est savoureux. Le film donne aussi la parole à d’autres esprits critiques, Normand Baillargeon en tête, qui tous invitent non pas à les suivre mais à développer notre propre sens critique. Pari tenu, un outil d’autodéfense intellectuelle, « modeste et génial », à ne pas rater (car les occasions seront rares).
) *** LA TRES TRES GRANDE ENTREPRISE (Pierre Jolivet, 5 nov)
La vie sanitaire et économique d’une petite ville est bouleversée par l’installation d’une usine appartenant à une multinationale agrochimique. Sous indemnisés, quatre habitants vont tenter de s’infiltrer au siège de l’entreprise (en tant que vigile, cuisinier, femme de ménage) pour recueillir de nouveaux éléments afin d’étayer leur appel. Cette comédie d’espionnage, invraisemblable mais ancrée dans la réalité sociale, bénéficie de quatre personnages très bien écrits (et d’autres très bien croqués). Roschdy Zem confirme son aura de La Fille de Monaco, et Marie Gillain se bonifie avec le temps. Très très plaisant.
) *** LES GRANDES PERSONNES (Anna Novion, 12 nov)
Pour fêter ses 17 ans, une adolescente (Anaïs Demoustier) est emmenée par son père (Jean-Pierre Darroussin) en Suède, où ils doivent passer la première quinzaine d’août. Le séjour réservera son lot de surprises, plus ou moins agréables pour les protagonistes, mais toutes délectables pour le spectateur. Un premier film charmant, dans lequel on retrouve avec plaisir Judith Henry dans un second rôle.
) ** STELLA (Sylvie Verheyde, 12 nov)
Stella est une fille de 11 ans d’un couple de cafetiers dans la proche périphérie de Paris, qui entre en Sixième dans un lycée des beaux quartiers de la capitale. Situé vers la fin des années 70, le récit est fortement autobiographique, selon Sylvie Verheyde (réalisatrice de Un frère, le film qui avait révélé Emma De Caunes). La sincérité du film touche, la crédibilité des interprètes – dans des emplois finalement rares à l’écran – aussi, sans que cela suffise toujours à capter l’attention (à cause notamment du rythme).
) ** L’ECHANGE (Clint Eastwood, 12 nov)
Angelina Jolie joue une femme célibataire, dont l’enfant va être kidnappé. Quelques mois plus tard, la police de Los Angeles lui ramène un enfant. Elle ne le reconnaît pas comme son fils mais accepte de le ramener chez elle. Nous sommes aux Etats-Unis à la fin des années 20. Avec un classicisme élégant, le film montre bien l’atmosphère de corruption qui régnait dans le contexte ultralibéral de l’époque. Et pourtant ça manque parfois de crédibilité. Les meilleurs scénarios ne sont pas toujours ceux qui s’inspirent d’une histoire vraie.
) ** MESRINE : L’ENNEMI PUBLIC N°1 (Jean-François Richet, 19 nov)
Le seul intérêt de ce personnage non défendable réside dans le fait que c’est un metteur en scène hors pair de ses actions, en particulier de ses évasions, ingénieuses et spectaculaires. Pas étonnant que Richet ait voulu en faire un film (et même deux). Formellement agréable, le film souffre d’une interprétation inégale : Vincent Cassel en fait trop (ce qui dans son cas est toujours catastrophique) et Gérard Lanvin est gêné et gênant.
) * TWO LOVERS (James Gray, 19 nov)
Traumatisé par un échec sentimental, « bipolaire » (maniaco – dépressif en langage humain), un homme d’au moins 35 ans, revenu habiter chez ses parents et travaillant dans le pressing familial, suscite l’amour – affection d’une jeune femme amie de la famille et ressent l’amour – passion pour une voisine fragile, amoureuse d’un homme marié. Le postulat de départ (la régression infantile du dépressif), encore exagéré par le jeu outrancier de Joaquin Phoenix, est difficile à accepter. Du coup, tout le film s’écroule. Même l’un des cinéastes américains les plus doués (La Nuit nous appartient) peut rater son coup.
) * LES BUREAUX DE DIEU (Claire Simon, 5 nov)
Sur le papier, le sujet (le quotidien d’un bureau de planning familial) est intéressant. La distribution est alléchante : Nathalie Baye, Nicole Garcia, Rachida Brakni, Isabelle Carré, Béatrice Dalle. Mais force est de constater que le résultat est assez plan – plan. On s’en veut constamment de ne pas (pouvoir) s’intéresser davantage à ses femmes assistantes ou assistées. Et on se met à rêver d’un vrai documentaire sur le même sujet.
Inge, la soixantaine et mariée depuis 30 ans, tombe amoureuse de Karl, un voisin âgé de 76 ans. Ensemble, ils donnent corps à cette passion. Sur le fond, le film est très beau car il montre que le temps ne fait rien à l’affaire et ne met pas à l’abri des surprises, bonnes ou mauvaises, de la vie. Le film est cependant ancré dans le quotidien et met ses personnages en face de leurs responsabilités. Sur la forme, la sexualité n’est pas évacuée : elle est notamment montrée au début du film, et très convaincante malgré l’âge des corps. Ensuite, le cinéaste va souvent user de gros plans magnifiques sur les visages très expressifs des trois protagonistes (Ursula Werner, Horst Westphal, Horst Rehberg).
) *** CHOMSKY & COMPAGNIE (Olivier Azam, Daniel Mermet, 26 nov)
Version en images de l’interview du grand linguiste et intellectuel nord-américain réalisée en 2007 par l’équipe de Là-bas si j’y suis, l’émission de France Inter ? Sans doute, mais pas seulement. Le choix de certaines images est savoureux. Le film donne aussi la parole à d’autres esprits critiques, Normand Baillargeon en tête, qui tous invitent non pas à les suivre mais à développer notre propre sens critique. Pari tenu, un outil d’autodéfense intellectuelle, « modeste et génial », à ne pas rater (car les occasions seront rares).
) *** LA TRES TRES GRANDE ENTREPRISE (Pierre Jolivet, 5 nov)
La vie sanitaire et économique d’une petite ville est bouleversée par l’installation d’une usine appartenant à une multinationale agrochimique. Sous indemnisés, quatre habitants vont tenter de s’infiltrer au siège de l’entreprise (en tant que vigile, cuisinier, femme de ménage) pour recueillir de nouveaux éléments afin d’étayer leur appel. Cette comédie d’espionnage, invraisemblable mais ancrée dans la réalité sociale, bénéficie de quatre personnages très bien écrits (et d’autres très bien croqués). Roschdy Zem confirme son aura de La Fille de Monaco, et Marie Gillain se bonifie avec le temps. Très très plaisant.
) *** LES GRANDES PERSONNES (Anna Novion, 12 nov)
Pour fêter ses 17 ans, une adolescente (Anaïs Demoustier) est emmenée par son père (Jean-Pierre Darroussin) en Suède, où ils doivent passer la première quinzaine d’août. Le séjour réservera son lot de surprises, plus ou moins agréables pour les protagonistes, mais toutes délectables pour le spectateur. Un premier film charmant, dans lequel on retrouve avec plaisir Judith Henry dans un second rôle.
) ** STELLA (Sylvie Verheyde, 12 nov)
Stella est une fille de 11 ans d’un couple de cafetiers dans la proche périphérie de Paris, qui entre en Sixième dans un lycée des beaux quartiers de la capitale. Situé vers la fin des années 70, le récit est fortement autobiographique, selon Sylvie Verheyde (réalisatrice de Un frère, le film qui avait révélé Emma De Caunes). La sincérité du film touche, la crédibilité des interprètes – dans des emplois finalement rares à l’écran – aussi, sans que cela suffise toujours à capter l’attention (à cause notamment du rythme).
) ** L’ECHANGE (Clint Eastwood, 12 nov)
Angelina Jolie joue une femme célibataire, dont l’enfant va être kidnappé. Quelques mois plus tard, la police de Los Angeles lui ramène un enfant. Elle ne le reconnaît pas comme son fils mais accepte de le ramener chez elle. Nous sommes aux Etats-Unis à la fin des années 20. Avec un classicisme élégant, le film montre bien l’atmosphère de corruption qui régnait dans le contexte ultralibéral de l’époque. Et pourtant ça manque parfois de crédibilité. Les meilleurs scénarios ne sont pas toujours ceux qui s’inspirent d’une histoire vraie.
) ** MESRINE : L’ENNEMI PUBLIC N°1 (Jean-François Richet, 19 nov)
Le seul intérêt de ce personnage non défendable réside dans le fait que c’est un metteur en scène hors pair de ses actions, en particulier de ses évasions, ingénieuses et spectaculaires. Pas étonnant que Richet ait voulu en faire un film (et même deux). Formellement agréable, le film souffre d’une interprétation inégale : Vincent Cassel en fait trop (ce qui dans son cas est toujours catastrophique) et Gérard Lanvin est gêné et gênant.
) * TWO LOVERS (James Gray, 19 nov)
Traumatisé par un échec sentimental, « bipolaire » (maniaco – dépressif en langage humain), un homme d’au moins 35 ans, revenu habiter chez ses parents et travaillant dans le pressing familial, suscite l’amour – affection d’une jeune femme amie de la famille et ressent l’amour – passion pour une voisine fragile, amoureuse d’un homme marié. Le postulat de départ (la régression infantile du dépressif), encore exagéré par le jeu outrancier de Joaquin Phoenix, est difficile à accepter. Du coup, tout le film s’écroule. Même l’un des cinéastes américains les plus doués (La Nuit nous appartient) peut rater son coup.
) * LES BUREAUX DE DIEU (Claire Simon, 5 nov)
Sur le papier, le sujet (le quotidien d’un bureau de planning familial) est intéressant. La distribution est alléchante : Nathalie Baye, Nicole Garcia, Rachida Brakni, Isabelle Carré, Béatrice Dalle. Mais force est de constater que le résultat est assez plan – plan. On s’en veut constamment de ne pas (pouvoir) s’intéresser davantage à ses femmes assistantes ou assistées. Et on se met à rêver d’un vrai documentaire sur le même sujet.
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