S'identifier

Les films d'octobre 2008

Appaloosa / Séraphine / Vicky Cristina Barcelona / La Frontière de l'aube / Le Crime est notre affaire / Mesrine : L'Instinct de mort / A côté / La Vie moderne / Home

)    ****    À CÔTÉ (Stéphane Mercurio, 29 oct)


    Ce documentaire exceptionnel investit un angle mort de la machine judiciaire, en choisissant d’interroger les proches (épouses, parents) d’hommes incarcérés, avant ou après le parloir. La réalisatrice laisse respectueusement s’exprimer les personnes (surtout des femmes) qui subissent la double peine d’être séparées de celui qu’elles aiment et d’être jugées au dehors en fonction des actes de leur proche, et qui sont tellement importantes pour une sortie de prison réussie. Bouleversantes de courage, d’abnégation, de générosité, elles dessinent également en creux l’univers carcéral. On espère que la société mûrira et qu’à l’avenir les peines de prison seront exceptionnelles, que les peines alternatives seront développées, ou bien que l’univers carcéral sera plus respectueux des droits élémentaires de la personne humaine et moins pousse–au–crime. Sobre et digne, ce film est le plus émouvant de l’année.

)    ***    VICKY CRISTINA BARCELONA (Woody Allen, 8 oct)

    Le nouvel opus de Woody Allen n’est pas à proprement parler une comédie, mais plutôt une fable quasi – philosophique sur deux riches, jeunes et oisives américaines qui passent l’été dans une Catalogne de carte postale (architectures de Gaudi) et qui, détachées des contingences matérielles, se cherchent. Une petite réflexion sur le sens de la vie (paisible/aventureuse), sur le fait qu’on n’est pas forcément ce qu’on croit/veut être. Le quatuor Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem, Penelope Cruz est excellent de sensualité et d’ironie.

)    ***    HOME (Ursula Meïer, 29 oct)

Un couple (Isabelle Huppert, Olivier Gourmet) avec trois enfants (deux adolescentes et un garçonnet) est installé depuis longtemps le long d'un tronçon d'autoroute non entré en service. Le quotidien de cette drôle de famille va être bouleversé par l'ouverture à la circulation de cette voie. Un premier film très original, qui n'a pas peur de pousser à son maximum l'absurdité des situations, et pas si éloigné de l'esprit des premiers Polanski. Avec, en extérieur, des plans larges dignes d'un film d'anticipation, un conte grinçant sur l'incommunicabilité et la civilisation de l'automobile.

)    ***    LE CRIME EST NOTRE AFFAIRE (Pascal Thomas, 15 oct)

    Inutile de connaître le début de l’intrigue : comme son nom l’indique, Le Crime est notre affaire est la nouvelle comédie policière de Pascal Thomas, après L’Heure zéro et Mon petit doigt m’a dit. Comme dans ce dernier, on retrouve en détectives l’excentrique couple Beresford, joué par Catherine Frot et André Dussolier. Librement adapté d’Agatha Christie, le film séduit par sa fantaisie tout azimut, jusque dans les décors. Comme on s’y est habitué avec Pascal Thomas, du bon cinéma populaire, ni théorique ni formaté.

)    ***    LA FRONTIERE DE L’AUBE (Philippe Garrel, 8 oct)

    Un photographe (Louis Garrel, trop nonchalant) rencontre une star de cinéma (Laura Smet, très bien), et c’est la grande flamme qui rime avec psychodrame. Mais le film souffre, en particulier dans son dernier tiers, d’un petit problème d’incarnation, voire de réincarnation. Pourtant, je le classe dans les réussites. Philippe Garrel accouche d’un grand film malade, mais, avec l’aide de William Lubchantsky à la photo (noir et blanc de maître) et de Jean-Claude Vannier et Didier Lockwood à la musique, certaines séquences sont les plus génialement fulgurantes vues sur grand écran depuis plusieurs années.

)    **    LA VIE MODERNE (Raymond Depardon, 29 oct)

    Ce documentaire est en fait le dernier d'une trilogie consacrée aux paysans. Non démonstratif, le film est plus portraitiste qu'informatif. Ces paysans sont interviewés le plus souvent dans leur cuisine, questions de Depardon non coupées au montage pour une fois. Du coup, la banalité n'est pas loin. En revanche, les travellings sur des routes de campagne escarpées, qui ponctuent le film, sont très beaux.

)    **    APPALOOSA (Ed Harris, 1er oct)

    Trois hommes et une lady. Le shérif et son adjoint (Ed Harris et Viggo Mortensen) sont désignés par les habitants d’Appaloosa pour confondre le caïd local (Jeremy Irons), soupçonné d’avoir abattu leurs prédécesseurs. Ce western très classique n’atteint pas les sommets du genre, mais retient l’attention, notamment par un personnage très moderne de jeune veuve (Renée Zellweger, supportable pour une fois !). Plaisant.

)    **    MESRINE : L’INSTINCT DE MORT (Jean-François Richet, 22 oct)

    L’Instinct de mort est le premier volet d’un diptyque consacré à l’ex – « ennemi public n°1 », abattu en 1979. Sans complaisance, les scènes fortes s’accumulent. Campé par Vincent Cassel, Jacques Mesrine ne provoque ni fascination ni répulsion. Mais on a du mal à saisir et à partager l’intérêt du réalisateur pour son personnage. Réponse au second volet ?

)    *    SERAPHINE (Martin Provost, 1er oct)

    L’histoire vraie de Séraphine de Senlis (1864 – 1942), femme de ménage le jour et peintre mystique la nuit. Ses dons artistiques sont repérés par l’un de ses employeurs, un collectionneur allemand et homosexuel. Mis à part l’émotion de certains tableaux, le film souffre d’une lenteur proportionnelle à ses bonnes intentions, et ne provoque surtout que de l’ennui.

Version imprimable | Films de 2008 | Le Lundi 23/02/2009 | 0 commentaires




Archives par mois


Liens cinéphiles


Il n'y a pas que le ciné dans la vie

Des liens citoyens