S'identifier

Les films de mai 2006

C.R.A.Z.Y / Volver / Le Caïman / Marie-Antoinette

Mots-clés : , , , ,

)    ****    LE CAÏMAN (Nanni Moretti, 22 mai)

    Un producteur de série B, en fin de course et en délicatesse avec sa femme, accepte de produire le premier film d’une jeune réalisatrice, sans s’apercevoir que le sujet vise sans détour Silvio Berlusconi. Sous la forme d’une comédie attachante, Moretti traite avec beaucoup d’ironie de la difficulté de monter une fiction frontalement critique dans l’Italie berlusconienne. Mais la subtilité de la mise en scène fait du Caïman bien plus qu’un film d’actualité : sa force restera intacte même quand le monde politique et médiatique italien se sera définitivement débarrassé de Berlusconi et autres champions des abus de pouvoir.

)    ***    VOLVER (Pedro Almodovar, 19 mai)

    On revient avec Pedro Almodovar en terrain connu. Les ingrédients y sont : on retrouve les thèmes (importance des relations mères – filles  comme dans Talons aiguilles, rôles principaux tenus par des femmes comme dans Tout sur ma mère, l’une d’elles revient parmi les vivantes comme dans Parle avec elle, la télévision est un monde ridicule et abject, comme dans Kika) et les qualités (densité narrative, virtuosité de la caméra, notamment pour filmer Penelope Cruz, musique soignée, avec encore une chanson formidable insérée en milieu de film) de ses opus précédents. La sauce prend-elle ? Oui, mais pas immédiatement. Moins réussi que ses dernières réalisations, le film est néanmoins un agréable crescendo.

)    **    C.R.A.Z.Y. (Jean-Marc Vallée, 3 mai)

    Chronique des 20 premières années de Zach, né le 25 décembre 1960, avant – dernier d’une fratrie de cinq. Le film s’avère vite très sympathique (par son scénario, ses personnages ou sa musique). Mais il a du mal à tenir la distance : le comique de répétition devient plus répétitif que comique, seul le personnage de Zach semble vraiment évoluer, et la mise en scène ne brille pas par sa finesse. Dommage, on n’était pas passé loin d’une vraie grande réussite.

)    **    MARIE – ANTOINETTE (Sofia Coppola, 24 mai)

    Le troisième film de Sofia Coppola, qui, par analogie à ses films précédents, aurait pu s’appeler Virgin in translation, joue sur les décalages : entre le spectateur et Marie-Antoinette (insouciante), entre celle-ci et la Cour (fastueuse, ridicule et hypocrite), entre l’époque reconstituée et la musique d’aujourd’hui (entendue uniquement par les spectateurs, sauf dans la scène casse-gueule mais très réussie d’un bal masqué). Le choix, évidemment contraire à la vérité historique, de tourner en anglais plutôt qu’en français, accentue la dichotomie entre le petit monde clos versaillais et le peuple. Le résultat, intéressant, n’en est pas moins inégal.

Version imprimable | Films de 2006 | Le Samedi 21/02/2009 | 0 commentaires




Archives par mois


Liens cinéphiles


Il n'y a pas que le ciné dans la vie

Des liens citoyens