) **** LE PREMIER VENU (Jacques Doillon, 2 avr)
Les tribulations d’un voyou (le « premier venu » du titre), d’une jeune fille qui vient de le rencontrer et veut le suivre partout (Clémentine Beaugrand, une révélation), et d’un flic débutant très compréhensif. Cela ne vous rappelle rien ? Le Petit criminel, bien sûr, avec le même formidable acteur principal, Gérald Thomassin (le « premier venu » pourrait être le grand frère du « petit criminel », ou celui qu’il est devenu dix-sept ans plus tard). Les ressemblances s’arrêtent ici. Par contre, on retrouve, avec une force démultipliée, presque saturée, la patte de Doillon (chorégraphie de la caméra, des personnages, de leurs regards, dialogues frontaux filmés comme des scènes d’action). On est assez loin de la vraisemblance, mais tout près de la vérité des êtres. C’est beaucoup plus fort.
) *** LADY JANE (Robert Guédiguian, 9 avr)
Robert Guédiguian plonge ses trois interprètes favoris (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan) dans un polar noir, son film le plus sombre depuis La Ville est tranquille. L’histoire débute autour de l’enlèvement du fils de Muriel (Ariane Ascaride), bijoutière à Aix, assorti d’une demande de rançon faramineuse. Muriel fait appel à deux anciens amis, avec lesquels elle avait joué des années plus tôt les Robin des bois (comme dans L’Argent fait le bonheur, le premier conte de l’Estaque). Tout en respectant scrupuleusement les codes du genre, le cinéaste et citoyen Guédiguian s’interroge sur la résurgence de la loi du talion, à l’heure du démantèlement de la solidarité et des valeurs collectives.
) *** LES CITRONNIERS (Eran Riklis, 23 avr)
Le ministre de la Défense israëlien emménage avec sa femme dans un petit village de Cisjordanie. La plantation de citronniers de sa voisine, une Palestinienne, représente aux yeux des services secrets israëliens une menace pour la sécurité du couple… Cette fable décortique l’absurdité de la politique israëlienne, tout en préservant une part d’humanité à chacun des personnages, non stéréotypés. Le choix de critiquer davantage le système que les hommes qui le servent se révèle judicieux et n’enlève rien au message politique.
) *** LE VOYAGE PERPETUEL (Markku Lehmuskallio, Anastasia Lapsui, 9 avr)
Markku Lehmuskallio est un cinéaste finlandais, ancien forestier, et Anastasia Lapsui est une Nénet d’origine russe, première journaliste radio à s’exprimer dans sa langue natale. Ensemble, ils tournent des films, dont la plupart ont pour thème la vie des peuples nomades du Grand Nord. Ce documentaire, dans un somptueux noir et blanc, regroupe des rushes de films tournés pendant quinze ans, auxquels sont ajoutés des chants traditionnels et des images d’animation pour illustrer les croyances chamanes de ces peuples. Lent et méditatif, ce documentaire est moins pédagogique que poétique.
) ** DEUX SŒURS POUR UN ROI (Justin Chadwick, 2 avr)
Le titre résume bien l’enjeu de ce récit, paraît-il fidèle dans ses grandes lignes à l’Histoire britannique, et en tout cas d’une belle prodigalité narrative et décorative, toujours photogénique, pas forcément toujours crédible. A défaut d’être intriguante, cette plaisante première œuvre est riche en intrigues, et portée par ses actrices : Scarlett Johansson et Natalie Portman bien sûr, mais aussi Kristin Scott Thomas.
) ** CIAO STEFANO (Gianni Zanasi, 30 avr)
Un rocker de 35 ans quitte Rome, où il n’arrive pas à écrire son prochain disque et où il est trompé par sa compagne (avec un autre musicien), pour revenir voir sa famille. Il retrouve son frère endetté et séparé de sa femme, ainsi que sa sœur qui a préféré interrompre ses études pour s’occuper des dauphins dans un parc zoologique. Une comédie italienne mélancolique agréable mais au goût de déjà-vu, notamment dans certaines comédies américaines indépendantes (Lonesome Jim de Steve Buscemi par exemple).
) ** LE GRAND ALIBI (Pascal Bonitzer, 30 avr)
Une nouvelle adaptation française d’Agatha Christie. La mise en scène manque de clarté (dans la topographie des lieux), de rythme, ou encore de la fantaisie ironique d’un Pascal Thomas rompu à l’exercice (Mon petit doigt m’a dit, L’Heure zéro). Reste un dénouement plaisant, et une pléiade de bons acteurs : Pierre Arditi, Miou-Miou, Lambert Wilson, Valeria Bruni-Tedeschi, Anne Consigny, Mathieu Demy.
Les tribulations d’un voyou (le « premier venu » du titre), d’une jeune fille qui vient de le rencontrer et veut le suivre partout (Clémentine Beaugrand, une révélation), et d’un flic débutant très compréhensif. Cela ne vous rappelle rien ? Le Petit criminel, bien sûr, avec le même formidable acteur principal, Gérald Thomassin (le « premier venu » pourrait être le grand frère du « petit criminel », ou celui qu’il est devenu dix-sept ans plus tard). Les ressemblances s’arrêtent ici. Par contre, on retrouve, avec une force démultipliée, presque saturée, la patte de Doillon (chorégraphie de la caméra, des personnages, de leurs regards, dialogues frontaux filmés comme des scènes d’action). On est assez loin de la vraisemblance, mais tout près de la vérité des êtres. C’est beaucoup plus fort.
) *** LADY JANE (Robert Guédiguian, 9 avr)
Robert Guédiguian plonge ses trois interprètes favoris (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan) dans un polar noir, son film le plus sombre depuis La Ville est tranquille. L’histoire débute autour de l’enlèvement du fils de Muriel (Ariane Ascaride), bijoutière à Aix, assorti d’une demande de rançon faramineuse. Muriel fait appel à deux anciens amis, avec lesquels elle avait joué des années plus tôt les Robin des bois (comme dans L’Argent fait le bonheur, le premier conte de l’Estaque). Tout en respectant scrupuleusement les codes du genre, le cinéaste et citoyen Guédiguian s’interroge sur la résurgence de la loi du talion, à l’heure du démantèlement de la solidarité et des valeurs collectives.
) *** LES CITRONNIERS (Eran Riklis, 23 avr)
Le ministre de la Défense israëlien emménage avec sa femme dans un petit village de Cisjordanie. La plantation de citronniers de sa voisine, une Palestinienne, représente aux yeux des services secrets israëliens une menace pour la sécurité du couple… Cette fable décortique l’absurdité de la politique israëlienne, tout en préservant une part d’humanité à chacun des personnages, non stéréotypés. Le choix de critiquer davantage le système que les hommes qui le servent se révèle judicieux et n’enlève rien au message politique.
) *** LE VOYAGE PERPETUEL (Markku Lehmuskallio, Anastasia Lapsui, 9 avr)
Markku Lehmuskallio est un cinéaste finlandais, ancien forestier, et Anastasia Lapsui est une Nénet d’origine russe, première journaliste radio à s’exprimer dans sa langue natale. Ensemble, ils tournent des films, dont la plupart ont pour thème la vie des peuples nomades du Grand Nord. Ce documentaire, dans un somptueux noir et blanc, regroupe des rushes de films tournés pendant quinze ans, auxquels sont ajoutés des chants traditionnels et des images d’animation pour illustrer les croyances chamanes de ces peuples. Lent et méditatif, ce documentaire est moins pédagogique que poétique.
) ** DEUX SŒURS POUR UN ROI (Justin Chadwick, 2 avr)
Le titre résume bien l’enjeu de ce récit, paraît-il fidèle dans ses grandes lignes à l’Histoire britannique, et en tout cas d’une belle prodigalité narrative et décorative, toujours photogénique, pas forcément toujours crédible. A défaut d’être intriguante, cette plaisante première œuvre est riche en intrigues, et portée par ses actrices : Scarlett Johansson et Natalie Portman bien sûr, mais aussi Kristin Scott Thomas.
) ** CIAO STEFANO (Gianni Zanasi, 30 avr)
Un rocker de 35 ans quitte Rome, où il n’arrive pas à écrire son prochain disque et où il est trompé par sa compagne (avec un autre musicien), pour revenir voir sa famille. Il retrouve son frère endetté et séparé de sa femme, ainsi que sa sœur qui a préféré interrompre ses études pour s’occuper des dauphins dans un parc zoologique. Une comédie italienne mélancolique agréable mais au goût de déjà-vu, notamment dans certaines comédies américaines indépendantes (Lonesome Jim de Steve Buscemi par exemple).
) ** LE GRAND ALIBI (Pascal Bonitzer, 30 avr)
Une nouvelle adaptation française d’Agatha Christie. La mise en scène manque de clarté (dans la topographie des lieux), de rythme, ou encore de la fantaisie ironique d’un Pascal Thomas rompu à l’exercice (Mon petit doigt m’a dit, L’Heure zéro). Reste un dénouement plaisant, et une pléiade de bons acteurs : Pierre Arditi, Miou-Miou, Lambert Wilson, Valeria Bruni-Tedeschi, Anne Consigny, Mathieu Demy.
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