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Films de 2013 (suite)

  • Bravo : Blue Jasmine (Woody Allen), La Danza de la realidad (Alejandro Jodorowsky)
  • Bien : Robert sans Robert (Bernard Sasia, Clémentine Yelnik), La Vie domestique (Isabelle Czajka), Grand Central (Rebecca Zlotowski), Miele (Valeria Golino), Chez nous, c'est trois (Claude Duty), Ma meilleure amie, sa soeur et moi (Lynn Shelton), Aya de Yopougon (Marguerite Abouet, Clément Oubrerie), Le Prochain film (René Féret), Hannah Arendt (Margarethe Von Trotta)
  • Pas mal : Les Amants passagers (Pedro Almodovar), Jimmy P. (Arnaud Desplechin), Une place sur la terre (Fabienne Godet), Je ne suis pas mort (Mehdi Ben Attia), Vic + Flo ont vu un ours (Denis Côté), Les Salauds (Claire Denis), Ilo ilo (Anthony Chen), Frances Ha (Noah Baumbach), Le Congrès (Ari Folman)
  • Bof : It felt like love (Eliza Hittman), Les Apaches (Thierry de Peretti), Magic magic (Sebastian Silva)

BLUE JASMINE (Woody Allen, 25 sep) LLLL
Une nouvelle pièce dans l'oeuvre si variée et si cohérente de Woody Allen. L'argument scénaristique est une sorte d'inverse de celui d'Escrocs mais pas trop (2000) : Jasmine (Cate Blanchett), mariée à un grand escroc à la Madoff (Alec Baldwin), quitte sa vie de grande bourgeoise new-yorkaise et, ruinée, est hébergée chez sa soeur caissière à San Francisco (Sally Hawkins, découverte chez Mike Leigh). Cela aurait pu être un portrait de femme rongée par le doute, comme l'était Une autre femme (1989). Mais Woody Allen adore mettre du noir dans la comédie et de l'humour dans la tragédie, comme il l'assumait dans le film-manifeste Melinda et Melinda (2005). Ainsi, le cinéaste est loin d'accompagner avec empathie la trajectoire descendante de son héroïne, il la regarde avec une cruauté très drôle. Le film partage deux caractéristiques avec Match Point (2005) : la satire sociale sous-jacente, et une construction narrative qui permet des coups de théâtre d'une grande férocité. Après le catastrophique To Rome with love, seul échec artistique de sa carrière, Woody Allen revient au sommet.

LA DANZA DE LA REALIDAD (Alejandro Jodorowski, 4 sep) LLLL
Après 23 ans d'absence, Alejandro Jodorowski (dont je n'ai pas vu les films précédents) revient avec un film plus ou moins autobiographique sur son enfance au Chili dans les années 1930, entre un père macho et admirateur de Staline, et une mère mystique et fellinienne qui n'arrête pas de vocaliser, le tout sur fond de dictature fascisante de Carlos Ibanez. Mais on pourrait caractériser les personnages tout autrement : chaque nouvelle séquence finit par démentir, en partie, ce qu'on croyait savoir des protagonistes. L'autre atout du film, tourné en grande partie dans son village natal de Tocopilla, c'est sa stylisation extrême (on en prend plein les yeux) : son chromatisme flamboyant, ses fantasmagories surréalistes qui sont autant de visions de cinéma.

ROBERT SANS ROBERT (Bernard Sasia, Clémentine Yelnik, 2 oct) LLL
Après 30 ans de bons, loyaux et fidèles services, Bernard Sasia, chef-monteur de tous les films de Guédiguian (sauf un), obtient la permission de réaliser son propre film sur l'univers du cinéaste. Mais au lieu de faire un best-of scolaire des meilleures séquences, il propose un voyage subjectif, à travers ses propres souvenirs, intuitions, re-découvertes. De façon ludique il s'amuse à multiplier les faux raccords entre les films dont Gérard Meylan, Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin sont les figures récurrentes et changeantes. Bernard Sasia et Clémentine Yelnik jouent avec les images et avec le spectateur, et multiplient les observations décalées. Hommage au cinéma de Guédiguian donc, mais aussi à l'armée de l'ombre de tous les corps de métiers du cinéma qui le rendent possible.

LA VIE DOMESTIQUE (Isabelle Czajka, 2 oct) LLL
Juliette habite près du parc de Marly, en région parisienne, comme quelques-unes de ses amies, quadragénaires comme elle. Elles ont des enfants à éduquer, la maison à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir. Le film les suit pendant 24h. Le résultat est grinçant (mention spéciale à la scène d'ouverture, dîner redoutable chez des "amis" plutôt de droite). De film en film, Isabelle Czajka réussit, par une mise en scène acérée, à faire des films politiques (ici féministe) mais insérés dans le quotidien et jamais démonstratifs. Elle bénéficie également des interprétations d'Emmanuelle Devos, Natacha Régnier, et Julie Ferrier, toutes dans des registres différents.

GRAND CENTRAL (Rebecca Zlotowski, 28 aou) LLL
Il s'agit d'une histoire d'amour compliquée dans le milieu des sous-traitants du nucléaire. La fiction est bien documentée (cela fait un certain effet de lire l'excellent rapport du Parti de Gauche à ce sujet après avoir vu le film), et les scènes d'intérieur ont été tournées dans une centrale autrichienne qui n'a jamais été mise en service (suite à un referendum). Dans ce film de tous les dangers (sanitaires et sentimentaux), la mise en scène de Rebecca Zlotowski est solide et efficace. Et Tahar Rahim et Léa Seydoux irradient de leur classe, comme les nombreux seconds rôles : Olivier Gourmet, Denis Menochet, Johan Libéreau...

MIELE (Valeria Golino, 25 sep) LLL
Cela commence comme finissait Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé : on y voit un protocole de suicide assisté. Mais on est en Italie, pas en Suisse, et l'organisation qui le propose est clandestine. Irène, qui opère sous le pseudonyme de Miele, va être confrontée à un homme âgé parfaitement bien portant mais qui désire mourir. Où commence le droit à mourir dans la dignité ? Contrairement à Marco Bellocchio dans La Belle endormie qui traite le sujet de l'euthanasie de façon politique, Valeria Golino, pour son premier film en tant que réalisatrice, en fait surtout un fascinant portrait de jeune femme. Dans le rôle-titre excelle Jasmine Trinca (Le Caïman, Le Rêve italien, L'Apollonide), moins souriante et juvénile qu'à l'accoutumée, visage plus fermé, opaque et mystérieuse...

CHEZ NOUS, C'EST TROIS (Claude Duty, 17 juil) LLL
Comment surprendre agréablement au cinéma ? Soit en agissant en cinéaste démiurge pour révolutionner le cinéma (mais tout le monde n'est pas Orson Welles ou Kubrick) ? Soit en prenant les chemins de traverse. C'est la deuxième option qui est brillamment choisie ici. Claude Duty raconte la tournée promotionnelle et estivale, dans une Bretagne rurale, d'une cinéaste quadra (Noémie Lvovsky) en pleine déprime sentimentale et peinant à continuer son exigeant métier. Claude Duty montre les difficultés des films d'auteur à être vus en dehors des mégapoles régionales. Mais en bon humaniste sortant des rails tout tracés, il remplit, surtout, son film de plein de détails savoureux (dont la tectonique des bises) et de seconds rôles lumineux (mention à Marie Krémer).

MA MEILLEURE AMIE, SA SOEUR ET MOI (Lynn Shelton, 3 juil) LLL
Encore sous le choc du décès de son frère, Jack (Mark Duplass) accepte la proposition de sa meilleure amie Iris (Emily Blunt, comédienne britannique remarquée dans My summer of love et Petits meurtres à l'anglaise) d'aller s'isoler dans le chalet familial. Il a la surprise de trouver le lieu déjà occupé par Hannah (Rosemarie DeWitt, vue récemment dans Promised land), soeur d'Iris et lesbienne, venue y soigner un chagrin d'amour. Les situations délicates et inattendues se succèdent, surtout qu'Iris les rejoint rapidement. Sur des thèmes de toujours (amour, sexe, amitié), la réalisatrice brode, telle une disciple de Jacques Doillon, une comédie psychodramatique où tout repose sur les interactions multiples entre les trois personnages. Une vraie réussite-surprise.

AYA DE YOPOUGON (Marguerite Abouet, Clément Oubrerie, 17 juil) LLL
L'action se passe à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan, dans les années 1970. Adaptée par les auteurs de la bande dessinée du même nom, ce film d'animation truculent et coloré suit le quotidien de trois lycéennes : Aya est studieuse, ses deux copines moins. Toutes trois fréquentent les "maquis" (petits bars de nuit). Tout déborde de vie dans ce film, qui tient à la fois de la comédie de moeurs (avec le français bien corrigé par l'argot populaire) et de la satire sociale et politique (anticapitaliste et anticolonialiste il épingle discrètement les multinationales, les inégalités et la corruption ou la politique africaine de la France).

LE PROCHAIN FILM (René Féret, 21 aou) LLL
Pierre Gravet est cinéaste, "auteur" plus que cinéaste connu. Il envisage de tourner un film inspiré par Tchekhov. Puis change d'idées en voyant son frère Louis, comédien "sérieux", chercher un réalisateur pour exploiter son talent comique inexploré... Au début, on pense que René Féret, comme dans le récent Chez nous c'est trois, a voulu traiter des difficultés d'un certain cinéma d'auteur français. Avec un regard plus fermé (ses deux personnages principaux sont assez égocentriques) que celui de Claude Duty qui ouvre les fenêtres. La respiration du film vient progressivement des compagnes des frangins, qui installent la vie dans le film. Ensemble le quatuor d'interprètes (Frédéric Pierrot, Antoine Chappey, Sabrina Seyvecou et surtout Marilyne Canto) fait merveille.

HANNAH ARENDT (Margarethe Von Trotta, 24 avr) LLL
Ce n'est pas un grand film sur la vie et l'oeuvre de Hannah Arendt (pour ma part je tiens Condition de l'homme moderne comme un précurseur de la critique du capitalisme par l'écologie politique). Il est resserré sur la période 1961-62, où la philosophe allemande, installée aux Etats-Unis depuis vingt ans, va, à la suite de son oeuvre Les Origines du totalitarisme, assister au procès d'Eichmann, avant d'en rendre compte dans le magazine The New Yorker, d'une manière qui va faire scandale. Même s'il cède parfois à l'académisme, le film, grâce à l'interprétation très solide de Barbara Sukowa, donne corps au travail de l'esprit en marche, dans un mouvement plus humain que purement cérébral.

LES AMANTS PASSAGERS (Pedro Almodovar, 27 mar) LL
Après une quinzaine d'années quasi-ininterrompue de grands films livrés à intervalle régulier (de Tout sur ma mère à La Piel que habito, en passant par Parle avec elle ou Etreintes brisées), Almodovar siffle la récréation. Si on compare avec les réussites récentes, on peut être déçu. Mais si on s'attend à une série B érotique (ce que le cinéaste vise vraisemblablement), alors on peut trouver ce nouvel opus assez goûteux. Une sorte de roman-photo très enlevé où une sorte d'épidémie d'érotomanie atteint des passagers et l'équipage d'un avion dont l'atterrissage est incertain. Almodovar, lui, n'a pas totalement perdu le contrôle...

JIMMY P. (Arnaud Desplechin, 11 sep) LL
Cinéphile endurci, Arnaud Desplechin a fini par réaliser un film aux Etats-Unis. L'adaptation du récit de Georges Devereux, ethnologue et psychanalyste venu d'Europe centrale, qui au lendemain de la Seconde Guerre mondiale a soigné Jimmy Picard, un Indien blackfoot, mal remis d'une blessure à la tête. Le scénario est assez passionnant à bien des égards, mais le film l'est un peu moins (malgré la performance des deux interprètes, Mathieu Amalric et Benicio Del Toro), car très bavard. Surtout il colle peut-être encore trop à la psychanalyse pour convaincre totalement. Alors que dans Rois et reine du même Desplechin, le personnage joué par Amalric dans une séquence finale d'anthologie faisait preuve d'une acuité psychologique très émouvante...

UNE PLACE SUR LA TERRE (Fabienne Godet, 28 aou) LL
Antoine (Benoît Poelvoorde), photographe solitaire et désabusé, n'est distrait de son quotidien que par Matéo, le fils de sa jolie voisine, qu'il garde régulièrement. Jusqu'au jour où il remarque dans l'immeuble d'en face une jeune femme au piano (Ariane Labed). De sa fenêtre il va assister à sa tentative de suicide et la sauver. C'est le début de la rencontre entre ces deux personnages fâchés avec les autres et avec eux-mêmes. Fabienne Godet, dont j'avais adoré le premier film Sauf le respect que je vous dois (2006), prend son sujet (rebattu) à bras-le-corps, et son mélo échappe le plus souvent au pathos, préférant la suggestion voire l'humour.

JE NE SUIS PAS MORT (Mehdi Ben Attia, 7 aou) LL
Yacine (Mehdi Dehbi, brillante révélation) est un jeune étudiant qui prépare l'ENA et admire Richard (Emmanuel Salinger), haut fonctionnaire reconnu (on lui remet la Légion d'honneur) qui est surtout son professeur de philosophie politique. Une nuit, Richard meurt soudainement. Quelques heures plus tard, Yacine débarque au milieu des intimes du mort et déclare qu'il est Richard... La suite du film dépend de ce qu'on y voit, de ce qu'on y perçoit. C'est sa limite. Reste en filigrane une certaine satire de la méritocratie officielle et du sort réel réservé aux "minorités visibles"...

VIC + FLO ONT VU UN OURS (Denis Côté, 4 sep) LL
Libérée de prison, Vic (Pierrette Robitaille), la soixantaine, entend vivre en marge du monde, dans une ancienne baraque à sucre, isolée près des bois. Elle va y retrouver Flo (Romane Bohringer), 20 ans de moins qu'elle, qu'elle a connue et aimée en prison, mais qui est poursuivie par son passé... Leur seul vrai contact régulier avec l'extérieur est Guillaume, l'agent de probation de Vic. Rien n'est limpide, tout est mystérieux dans ce film, à la fois solaire (dans les relations entre les deux femmes) et sombre (dans la cruauté sourde qui n'est jamais loin). Dans les deux cas, Denis Côté sait suggérer l'invisible. Dommage que la fin soit si appuyée.

LES SALAUDS (Claire Denis, 7 aou) LL
Marco, un solide marin (Vincent Lindon), quitte son navire pour venir au secours de sa soeur, effondrée après le suicide de son mari. Marco vient s'installer dans l'immeuble de la famille de l'employeur de son beau-frère décédé. Pendant ce temps sa nièce (Lola Créton) est agressée. Pour son premier tournage en numérique (avec la fidèle Agnès Godard à la caméra), Claire Denis livre un puzzle très sombre (dans tous les sens du terme). On peut s'y perdre. C'est presque recommandé. Tout n'est pas convaincant, mais formellement, et avec la complicité musicale des fidèles Tindersticks, la cinéaste reste une grande plasticienne de l'invisible et de la nature humaine.

ILO ILO (Anthony Chen, 4 sep) LL
Singapour dans les années 90. Un couple aisé est mis à rude épreuve par leur fils, petit tyran à la maison comme à l'école. Ils embauchent comme bonne à tout faire une Philippine qui laisse sa propre famille (c'est la chaîne du care mondialisée) pour s'installer chez eux. L'enfant terrible va peu à peu se laisser apprivoiser par la nouvelle venue, pendant que les parents sont menacés professionnellement par la crise économique. Le premier film d'Antony Chen, caméra d'or à Cannes, souligne bien les rapports de classe, mais la chronique d'apprentissage est plus convenue. Certains évoquent la délicatesse de Yi Yi, le chef d'oeuvre du regretté taïwanais Edward Yang, mais on en est loin.

FRANCES HA (Noah Baumbach, 3 juil) LL
Frances est une jeune femme de 27 ans, qui vit à New-York, fait des petits boulots et rêve de devenir chorégraphe. Après le départ de sa colocataire (et meilleure amie), elle part en recherche d'un nouveau logement... et d'elle-même. Cela aurait pu être un film sur le précariat, mais à aucun moment le problème n'est véritablement soulevé. Au contraire, le caractère léché du noir et blanc, certains dialogues à la limite de la pédanterie font de ce film une comédie ostentatoire sur l'immaturité (qui soulignent en creux l'immense génie de Woody Allen, qui use parfois d'ingrédients assez proches). Heureusement il y a Greta Gerwig dans le rôle principal (et qui a co-écrit le scénario) : elle apporte une fraîcheur et un talent burlesque qui sauvent le film.

LE CONGRES (Ari Folman, 3 juil) LL
Robin Wright joue son propre rôle, en tout cas une actrice nommée Robin Wright, à qui le studio Miramount (!) propose d'être scannée pour pouvoir exploiter son image au cinéma à l'infini. La première partie, une satire en chair et en os (et avec Harvey Keitel !) de l'industrie du cinéma, est assez plaisante, voire brillante. Puis vient la seconde partie, futuriste, en animation. De la part du réalisateur de Valse avec Bachir, le style des dessins de cette deuxième partie, sorte de psychédélisme roccoco, déçoit. Très ambitieux, le film est en fait très inégal, avec cependant quelques belles fulgurances.

IT FELT LIKE LOVE (Eliza Hittman, 17 juil) L
Au niveau pictural, le film bénéficie de beaucoup de scènes d'extérieur qui tirent le meilleur parti de la lumière naturelle. Malheureusement c'est à peu près son seul atout, et cette histoire d'une jeune adolescente de 14-15 ans qui s'invente une aventure avec le petit dur charismatique du coin peine à trouver son originalité et même à s'incarner.

LES APACHES (Thierry de Peretti, 14 aou) L
A Porto-Vecchio, une poignée d'adolescents désoeuvrés volent quelques affaires dans une villa de luxe. Dont des fusils, ce qui va mettre le feu aux poudres... Réalisé par un régional de l'étape, le film a certainement des qualités documentaires. Mais cinématographiquement, après un départ prometteur, il rétrécit à vue d'oeil. Un film soi-disant corsé mais peu passionnant.

MAGIC MAGIC (Sebastian Silva, 28 aou) L
Une adolescente américaine (Juno Temple) part en vacances avec un groupe d'amis de sa cousine sur une île au large du Chili. Peu liante, elle subit les vexations des autres, qui ne s'aperçoivent pas de sa grande vulnérabilité... Ce film sur le sadisme peine à trouver la façon d'aborder son sujet et à assumer un point de vue. Du coup, malgré une toute fin ouverte pas inintéressante, il peut être ressenti comme lui-même sadique vis-à-vis de ses spectateurs.

Version imprimable | Films de 2013 | Le Lundi 30/09/2013 | 0 commentaires




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