MON FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE 2006
24) * GENS DE DUBLIN (John Huston, 1987)
Dîner mondain dans le Dublin du début du XXè siècle. Je n’ai vu aucun intérêt au film, excepté, in fine, le personnage joué par Angelica Huston. Pas mal de références pédantes ne suffisent pas à rentrer dedans. On reste au seuil.
23) * RAPHAËL OU LE DEBAUCHE (Michel Deville, 1971)
Intrigues amoureuses bourgeoises au XIXè. Dialogues trop littéraires. Le seul véritable intérêt du film est l’interprétation de Maurice Ronet, qui caracole loin au-dessus du niveau du film.
22) ** FAT CITY (John Huston, 1972)
Film de boxe désabusé dans l’Amérique des losers (misère, alcoolisme). Il n’y a pas beaucoup de scénario, mais le peu qu’il y a évite les clichés. En particulier, pas de discours positif valorisant l’effort ici. Se définissant plus par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est, le film manque un peu d’intérêt. Pour les curieux, débuts étonnants de Jeff Bridges (The Big Lebowski, Fisher King) en jeune premier !
21) ** L’HOMME QUI VOULUT ÊTRE ROI (John Huston, 1975)
Réalisé par un Powell ou un Mankiewicz, à l’ironie très sûre, le film aurait pu être une farce antimilitariste et anticoloniale. C’est un peu le cas, notamment grâce à Michael Caine et au très charismatique Sean Connery, mais John Huston affaiblit son propos par des facilités (pour plaire à tout le monde). Inégal.
20) ** LA PISCINE (Jacques Deray, 1968)
Passe d’armes entre riches oisifs dans ce polar tropézien. Le film vaut surtout pour son carré d’acteurs : Romy Schneider, Alain Delon, Jane Birkin, et surtout Maurice Ronet, le plus impressionnant des quatre.
19) ** L’ACCORDEUR DE TREMBLEMENTS DE TERRE (Stephen et Timothy Quay, 2006)
Film OVNI autour d’une cantatrice, d’un savant (fou) et d’un accordeur de pianos. Indéniablement, les frères Quay ont un univers. Parallèle. Le spectateur est partagé entre le plaisir de la découverte et l’impossibilité d’établir le contact.
18) ** BAMAKO (Abderrahmane Sissako, 2006)
Fiction très insérée dans la réalité contemporaine mettant en scène un procès contre les institutions internationales. Le film est assez démonstratif (bien qu’honnête puisqu’il donne aussi la parole à la défense), et n’apprendra rien aux spectateurs convaincus d’avance. Mais à montrer aux autres, car il s’agit là de la parole des maliens eux-mêmes (qui parlent aussi au nom de toute l’Afrique), crédibilisant d’autant les discours des mouvements altermondialistes et « débito-abolitionnistes ». Car l’émancipation des africains sera, aussi, l’œuvre des africains eux-mêmes.
17) ** MOBY DICK (John Huston, 1956)
Au début, on est par moments contre le film, et du côté des baleines. Mais le combat mythique et symbolique (de façon assez insistante) entre le capitaine Achab (et son équipage) et la vieille baleine monstrueuse est impressionnant. Surprise : les effets spéciaux sont toujours crédibles, cinquante ans après.
16) ** ASCENSEUR POUR L’ECHAFAUD (Louis Malle, 1958)
Le film souffre (un peu) d’être truffé d’invraisemblances, tant dans les situations que dans les personnages. Mais dans sa forme, c’est un polar noir très bien fait. Mention spéciale à la musique originale composée et jouée par Miles Davis, qui accompagne idéalement le film.
15) ** LE LOCATAIRE (Roman Polanski, 1976)
Le film, qui raconte l’installation à Paris d’un jeune polonais (joué par Polanski lui-même) dans un appartement laissé vacant par la précédente locataire (qui s’est suicidée), est un croisement assez réussi entre la paranoïa de Répulsion et l’humour du Bal des vampires. Le film, tourné en français, est curieusement présenté en version doublée anglaise (ce qui est assez gênant lors des apparitions de Michel Blanc, Claude Piéplu ou Josiane Balasko par exemple). La faute à la Cinémathèque suisse (qui a restauré tous les anciens Polanski montrés ici) ?
14) *** NOBODY KNOWS (Hirokazu Kore-eda, 2004)
Le film suit une ribambelle d’enfants livrés à eux-mêmes après que leur mère a disparu de la circulation. Au fur et à mesure, le scénario (vaguement inspiré d’un fait divers), d’abord léger, prend une tournure de plus en plus dramatique. Kore-eda adopte un style très libre, mais aussi un rythme assez lent.
13) *** LE FEU FOLLET (Louis Malle, 1963)
Un homme (Maurice Ronet, subtilement énigmatique) perd goût à la vie après une cure de désintoxication. Musicalement, Louis Malle utilise les Gymnopédies de Satie (comme plus tard Robert Guédiguian dans La Ville est tranquille, autre histoire de dépendance qui ronge la vie). Jeanne Moreau n’a que dix minutes dans le film, mais elle y est formidable.
12) *** LE BAL DES VAMPIRES (Roman Polanski, 1967)
Tous les ingrédients du film de vampires sont là, sauf qu’il s’agit d’une comédie gothique très plaisante dans une Transsylvanie imaginaire. Le film est restauré dans sa version européenne : à l’époque le film a été présenté aux Etats-Unis dans une version tronquée (ce qui fait qu’il a obtenu un succès public partout sauf aux Etats-Unis).
11) *** CHINATOWN (Roman Polanski, 1974)
Scandales autour de magnats de l’eau (déjà…) dans les années 30 à Los Angeles. Le film rappelle utilement et incidemment au spectateur d’aujourd’hui que c’est un libéralisme échevelé et corrupteur qui a précédé la crise de 29 (et la Seconde Guerre Mondiale). Jack Nicholson est impressionnant, tout en finesse (pour une fois) dans le rôle du détective privé.
10) *** JARDINS EN AUTOMNE (Otar Iosseliani, 2006)
Un ministre contraint à la démission (re)découvre la vie simple. Dans la lignée de ses films précédents, et dans son style à lui (assez proche de Tati), Iosseliani livre un nouvel opus burlesque très ironique. Peut-être son film le plus explicitement politique. Un bon crû.
9) *** REPULSION (Roman Polanski, 1965)
Une jeune fille, qui vit dans l’appartement londonien de sa sœur, celle-ci s’absentant quelques jours, devient peu à peu paranoïaque. Elle a la phobie des hommes (des failles, en forme de Y comme le chromosome, lui apparaissent). Un étonnant film d’épouvante, avec une jeune actrice prometteuse (une certaine Catherine Deneuve).
8) *** CUL-DE-SAC (Roman Polanski, 1966)
Intrusion de deux bandits minables (et blessés par balle) dans la maison, isolée à marée haute, d’un jeune couple (Donald Pleasence et Françoise Dorléac). Le film navigue habilement entre tension et humour grinçant. Précurseur, il est proche, dans l’état d’esprit, de certains films des années 90 de Tarentino ou des frères Coen.
7) *** LES CLIMATS (Nuri Bilge Ceylan, 2007)
Radiographie d’un couple en instance de séparation. Comme Uzak, l’opus précédent du cinéaste, le film est assez lent mais aussi très beau. En particulier, pas mal de plans fixes en imposent par leur composition et leur photogénie. S’imprime durablement derrière la rétine.
6) *** LE FAUCON MALTAIS (John Huston, 1941)
Jeu de dupes autour d’une statuette précieuse (le faucon du titre). Un film noir absolument délectable (on boit du petit lait), avec des personnages qui mentent comme ils respirent. Humprey Bogart est très charismatique en détective privé (personnage plus proche de Nestor Burma que d’Hercule Poirot).
5) *** LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE (Luis Bunuel, 1972)
Une suite de dîners interrompus dans la très haute société, hypocrite et sans scrupules. Le film, satirique, n’a hélas pas vieilli. Dans une mise en scène très théâtrale, performances remarquables de l’ensemble des comédiens : Fernando Rey (le diplomate), Julien Bertheau (l’évêque), Claude Piéplu (le militaire), mais aussi Jean-Pierre Cassel, Stéphane Audran, Bulle Ogier, Paul Frankeur et Delphine Seyrig.
4) **** MONTE LA-DESSUS (Fred Newmayer, Sam Taylor, 1923)
Formidable burlesque muet, où Harold Lloyd joue un personnage qui rêve d’une ascension sociale rapide, pour plaire à sa fiancée. C’est une autre ascension vertigineuse qui l’attend. Film très inventif, excellemment accompagné au piano par Jacques Cambra (comme l’an dernier pour les films de Louise Brooks).
3) **** BEAU-PERE (Bertrand Blier, 1981)
Après la mort de sa mère, une fille de 14 ans s’amourache de son beau-père. C’est un grand film qui bascule au bout de ¾ d’heure. On retrouve avec délice le style inimitable de Blier, qui, dans les années 1980, était un foutu bon cinéaste. Côté interprétation, si Maurice Ronet est excellent (comme toujours) dans le rôle du père naturel, Patrick Dewaere est lui absolument prodigieux dans le rôle titre. Inouï.
2) **** AFTER LIFE (Hirokazu Kore-eda, 1999)
Film à la fois fantastique et existentiel, où les personnages, qui viennent de mourir, ont quelques jours pour choisir un et un seul souvenir de leur vie, qu’ils emporteront dans l’au – delà. Le film s’interroge bien sûr sur le sens et l’essence de la vie, mais rend également et très subtilement hommage au cinéma, et à son caractère transcendant par le biais paradoxal de l’artifice (superbe dernière partie, mais tout le film est admirable). L’excellente surprise du Festival.
1) **** REFLETS DANS UN ŒIL D’OR (John Huston, 1967)
Relations troubles dans un fort militaire, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. On reste ébahi devant la précision millimétrique de l’ensemble : scénario, montage, interprétation (Marlon Brando et Elisabeth Taylor bien sûr, mais tous les autres également), et mise en scène. Le minimum est montré, le maximum est suggéré. Les non – dits sont légions dans la Grande Muette (sur laquelle Huston pose un regard plein d’ironie). Chef d’œuvre.
Dîner mondain dans le Dublin du début du XXè siècle. Je n’ai vu aucun intérêt au film, excepté, in fine, le personnage joué par Angelica Huston. Pas mal de références pédantes ne suffisent pas à rentrer dedans. On reste au seuil.
23) * RAPHAËL OU LE DEBAUCHE (Michel Deville, 1971)
Intrigues amoureuses bourgeoises au XIXè. Dialogues trop littéraires. Le seul véritable intérêt du film est l’interprétation de Maurice Ronet, qui caracole loin au-dessus du niveau du film.
22) ** FAT CITY (John Huston, 1972)
Film de boxe désabusé dans l’Amérique des losers (misère, alcoolisme). Il n’y a pas beaucoup de scénario, mais le peu qu’il y a évite les clichés. En particulier, pas de discours positif valorisant l’effort ici. Se définissant plus par ce qu’il n’est pas que par ce qu’il est, le film manque un peu d’intérêt. Pour les curieux, débuts étonnants de Jeff Bridges (The Big Lebowski, Fisher King) en jeune premier !
21) ** L’HOMME QUI VOULUT ÊTRE ROI (John Huston, 1975)
Réalisé par un Powell ou un Mankiewicz, à l’ironie très sûre, le film aurait pu être une farce antimilitariste et anticoloniale. C’est un peu le cas, notamment grâce à Michael Caine et au très charismatique Sean Connery, mais John Huston affaiblit son propos par des facilités (pour plaire à tout le monde). Inégal.
20) ** LA PISCINE (Jacques Deray, 1968)
Passe d’armes entre riches oisifs dans ce polar tropézien. Le film vaut surtout pour son carré d’acteurs : Romy Schneider, Alain Delon, Jane Birkin, et surtout Maurice Ronet, le plus impressionnant des quatre.
19) ** L’ACCORDEUR DE TREMBLEMENTS DE TERRE (Stephen et Timothy Quay, 2006)
Film OVNI autour d’une cantatrice, d’un savant (fou) et d’un accordeur de pianos. Indéniablement, les frères Quay ont un univers. Parallèle. Le spectateur est partagé entre le plaisir de la découverte et l’impossibilité d’établir le contact.
18) ** BAMAKO (Abderrahmane Sissako, 2006)
Fiction très insérée dans la réalité contemporaine mettant en scène un procès contre les institutions internationales. Le film est assez démonstratif (bien qu’honnête puisqu’il donne aussi la parole à la défense), et n’apprendra rien aux spectateurs convaincus d’avance. Mais à montrer aux autres, car il s’agit là de la parole des maliens eux-mêmes (qui parlent aussi au nom de toute l’Afrique), crédibilisant d’autant les discours des mouvements altermondialistes et « débito-abolitionnistes ». Car l’émancipation des africains sera, aussi, l’œuvre des africains eux-mêmes.
17) ** MOBY DICK (John Huston, 1956)
Au début, on est par moments contre le film, et du côté des baleines. Mais le combat mythique et symbolique (de façon assez insistante) entre le capitaine Achab (et son équipage) et la vieille baleine monstrueuse est impressionnant. Surprise : les effets spéciaux sont toujours crédibles, cinquante ans après.
16) ** ASCENSEUR POUR L’ECHAFAUD (Louis Malle, 1958)
Le film souffre (un peu) d’être truffé d’invraisemblances, tant dans les situations que dans les personnages. Mais dans sa forme, c’est un polar noir très bien fait. Mention spéciale à la musique originale composée et jouée par Miles Davis, qui accompagne idéalement le film.
15) ** LE LOCATAIRE (Roman Polanski, 1976)
Le film, qui raconte l’installation à Paris d’un jeune polonais (joué par Polanski lui-même) dans un appartement laissé vacant par la précédente locataire (qui s’est suicidée), est un croisement assez réussi entre la paranoïa de Répulsion et l’humour du Bal des vampires. Le film, tourné en français, est curieusement présenté en version doublée anglaise (ce qui est assez gênant lors des apparitions de Michel Blanc, Claude Piéplu ou Josiane Balasko par exemple). La faute à la Cinémathèque suisse (qui a restauré tous les anciens Polanski montrés ici) ?
14) *** NOBODY KNOWS (Hirokazu Kore-eda, 2004)
Le film suit une ribambelle d’enfants livrés à eux-mêmes après que leur mère a disparu de la circulation. Au fur et à mesure, le scénario (vaguement inspiré d’un fait divers), d’abord léger, prend une tournure de plus en plus dramatique. Kore-eda adopte un style très libre, mais aussi un rythme assez lent.
13) *** LE FEU FOLLET (Louis Malle, 1963)
Un homme (Maurice Ronet, subtilement énigmatique) perd goût à la vie après une cure de désintoxication. Musicalement, Louis Malle utilise les Gymnopédies de Satie (comme plus tard Robert Guédiguian dans La Ville est tranquille, autre histoire de dépendance qui ronge la vie). Jeanne Moreau n’a que dix minutes dans le film, mais elle y est formidable.
12) *** LE BAL DES VAMPIRES (Roman Polanski, 1967)
Tous les ingrédients du film de vampires sont là, sauf qu’il s’agit d’une comédie gothique très plaisante dans une Transsylvanie imaginaire. Le film est restauré dans sa version européenne : à l’époque le film a été présenté aux Etats-Unis dans une version tronquée (ce qui fait qu’il a obtenu un succès public partout sauf aux Etats-Unis).
11) *** CHINATOWN (Roman Polanski, 1974)
Scandales autour de magnats de l’eau (déjà…) dans les années 30 à Los Angeles. Le film rappelle utilement et incidemment au spectateur d’aujourd’hui que c’est un libéralisme échevelé et corrupteur qui a précédé la crise de 29 (et la Seconde Guerre Mondiale). Jack Nicholson est impressionnant, tout en finesse (pour une fois) dans le rôle du détective privé.
10) *** JARDINS EN AUTOMNE (Otar Iosseliani, 2006)
Un ministre contraint à la démission (re)découvre la vie simple. Dans la lignée de ses films précédents, et dans son style à lui (assez proche de Tati), Iosseliani livre un nouvel opus burlesque très ironique. Peut-être son film le plus explicitement politique. Un bon crû.
9) *** REPULSION (Roman Polanski, 1965)
Une jeune fille, qui vit dans l’appartement londonien de sa sœur, celle-ci s’absentant quelques jours, devient peu à peu paranoïaque. Elle a la phobie des hommes (des failles, en forme de Y comme le chromosome, lui apparaissent). Un étonnant film d’épouvante, avec une jeune actrice prometteuse (une certaine Catherine Deneuve).
8) *** CUL-DE-SAC (Roman Polanski, 1966)
Intrusion de deux bandits minables (et blessés par balle) dans la maison, isolée à marée haute, d’un jeune couple (Donald Pleasence et Françoise Dorléac). Le film navigue habilement entre tension et humour grinçant. Précurseur, il est proche, dans l’état d’esprit, de certains films des années 90 de Tarentino ou des frères Coen.
7) *** LES CLIMATS (Nuri Bilge Ceylan, 2007)
Radiographie d’un couple en instance de séparation. Comme Uzak, l’opus précédent du cinéaste, le film est assez lent mais aussi très beau. En particulier, pas mal de plans fixes en imposent par leur composition et leur photogénie. S’imprime durablement derrière la rétine.
6) *** LE FAUCON MALTAIS (John Huston, 1941)
Jeu de dupes autour d’une statuette précieuse (le faucon du titre). Un film noir absolument délectable (on boit du petit lait), avec des personnages qui mentent comme ils respirent. Humprey Bogart est très charismatique en détective privé (personnage plus proche de Nestor Burma que d’Hercule Poirot).
5) *** LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE (Luis Bunuel, 1972)
Une suite de dîners interrompus dans la très haute société, hypocrite et sans scrupules. Le film, satirique, n’a hélas pas vieilli. Dans une mise en scène très théâtrale, performances remarquables de l’ensemble des comédiens : Fernando Rey (le diplomate), Julien Bertheau (l’évêque), Claude Piéplu (le militaire), mais aussi Jean-Pierre Cassel, Stéphane Audran, Bulle Ogier, Paul Frankeur et Delphine Seyrig.
4) **** MONTE LA-DESSUS (Fred Newmayer, Sam Taylor, 1923)
Formidable burlesque muet, où Harold Lloyd joue un personnage qui rêve d’une ascension sociale rapide, pour plaire à sa fiancée. C’est une autre ascension vertigineuse qui l’attend. Film très inventif, excellemment accompagné au piano par Jacques Cambra (comme l’an dernier pour les films de Louise Brooks).
3) **** BEAU-PERE (Bertrand Blier, 1981)
Après la mort de sa mère, une fille de 14 ans s’amourache de son beau-père. C’est un grand film qui bascule au bout de ¾ d’heure. On retrouve avec délice le style inimitable de Blier, qui, dans les années 1980, était un foutu bon cinéaste. Côté interprétation, si Maurice Ronet est excellent (comme toujours) dans le rôle du père naturel, Patrick Dewaere est lui absolument prodigieux dans le rôle titre. Inouï.
2) **** AFTER LIFE (Hirokazu Kore-eda, 1999)
Film à la fois fantastique et existentiel, où les personnages, qui viennent de mourir, ont quelques jours pour choisir un et un seul souvenir de leur vie, qu’ils emporteront dans l’au – delà. Le film s’interroge bien sûr sur le sens et l’essence de la vie, mais rend également et très subtilement hommage au cinéma, et à son caractère transcendant par le biais paradoxal de l’artifice (superbe dernière partie, mais tout le film est admirable). L’excellente surprise du Festival.
1) **** REFLETS DANS UN ŒIL D’OR (John Huston, 1967)
Relations troubles dans un fort militaire, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. On reste ébahi devant la précision millimétrique de l’ensemble : scénario, montage, interprétation (Marlon Brando et Elisabeth Taylor bien sûr, mais tous les autres également), et mise en scène. Le minimum est montré, le maximum est suggéré. Les non – dits sont légions dans la Grande Muette (sur laquelle Huston pose un regard plein d’ironie). Chef d’œuvre.
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