MON FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE 2004
20) * LE LAIT DE LA TENDRESSE HUMAINE (Dominique Cabrera, 2001)
Une jeune mère panique et déprime. Avalanche de bons comédiens (Marilyne Canto, Dominique Blanc, Jacques Boudet, voire et c’est une surprise Patrick Bruel) et malheureusement aussi de bons sentiments ad nauseam. Pénible. En fait, je n’ai pas vu le film pendant le festival mais à sa sortie, et je n’ai pas essayé d’autres films de son auteur (auquel un hommage était rendu cette année).
19) * BRIGADOON (Vincente Minneli, 1954)
Une des dernières comédies musicales de Minnelli, et pas la meilleure. Le film est ainsi une fable à la fois nunuche, conservatrice et catho. La forme reste bien sûr estimable, et les talents de Vincente Minnelli, Gene Kelly et Cyd Charisse ne sont pas en cause. Mais le fond …
18) * LE TEMPS DES GITANS (Emir Kusturica, 1989)
Durant toute la première partie, le film est une comédie burlesque qui tient la route. Puis quand le film vire au tragi-comique outrancier, le spectateur est davantage tenté de suivre Morphée que Kusturica. La fin est d’une grandiloquence peu digeste, sauf pour les spectateurs qui n’ont pas somnolé ? Beaucoup moins bien que, par exemple, son dernier film en date, La vie est un miracle (certes un peu plus consensuel et occidentalisé mais irrésistible).
17) ** LE PIRATE (Vincente Minnelli, 1948)
Comédie musicale racontant le mariage arrangé d’une jeune fille romanesque (Judy Garland) et d’un riche ventripotent. Mais la jeune fille est séduite par un comédien (Gene Kelly) se faisant passer pour Macoco, un pirate de légende porté disparu. Le film est (très) cousu de fil blanc et a pas mal vieilli.
16) ** RECREATIONS (Claire Simon, 1992)
Documentaire filmant les récréations d’une école maternelle. On y voit les jeux des gamins de 4 ans comme un décalque de la société (et des dessins animés) : rapports de domination, de soumission, mais aussi in fine d’entraide (un peu d’espoir à la fin). Le film est monté sans aucun commentaire, ce qui est un atout, mais aussi une faiblesse (on ne connaît pas les conditions de tournage, la mise en scène n’est pas explicite). Difficile d’en extrapoler un quelconque constat, sinon le rôle et l’importance de l’éducation (le civisme s’acquiert, il n’est pas inné).
15) ** TROUBLE EVERY DAY (Claire Denis, 2001)
Une très singulière histoire de vampires, filmée de façon naturaliste et contemporaine. Les deux personnages en proie à des penchants cannibales sont des êtres humains doués de sentiments et malheureux de leur nature. Très bonne interprétation des habitués de la cinéaste (Vincent Gallo, Béatrice Dalle, Alex Descas) et des autres (Tricia Vessey, Florence Loiret-Caille). Le sens du mystère de Claire Denis fait le reste, bien servi par la musique des Tindersticks (comme dans Nénette et Boni et Beau travail il me semble). Du coup, les deux scènes explicites sont absolument inutiles et entachent un film assez réussi par ailleurs. Dommage, on ressort ainsi un peu sur sa faim (on a la Dalle).
14) ** MADAME BOVARY (Vincente Minnelli, 1949)
Adaptation en noir et blanc du drame de la frustration petite bourgeoise écrit par Flaubert. Sur le fond, les ingrédients y sont : l’éducation religieuse de la future Mme Bovary semble expliquer son inadaptation à la vie réelle et son goût du luxe, la poussant malgré elle vers l’adultère. Sur la forme, l’interprétation des comédiens est juste honnête, il y a aussi quelques incohérences dans la langue (tournage en anglais, mais les enseignes sont en français, par contre les papiers administratifs sont rédigés en anglais …). Par contre une belle idée de mise en scène : à chaque coup d’œil dans un miroir, les personnages confrontent leur rêves et leur réalité …
13) ** TOUS EN SCENE (Vincente Minnelli, 1953)
L’histoire d’une troupe de comédie musicale aux prises avec un metteur en scène shakespearien. Excellente interprétation de Fred Astaire et Cyd Charisse. Le scénario, signé par les auteurs de Chantons sous la pluie (comédie musicale d’anthologie), est plus discutable : une défense acharnée et très hollywoodienne de l’«entertainment » enjoué et insouciant, face à la tragédie (alors que certains chefs d’œuvre de la comédie musicale sont aussi des drames). Néanmoins plaisant et énergique.
12) ** 37°2 LE MATIN (Jean-Jacques Beineix, 1986)
Après avoir vainement essayé la version longue à la télé il y a quelques années, la version ciné (2h) se regarde très agréablement. Côté divertissement, c’est une réussite. Cinématographiquement, sentiment plus mitigé : le film est réalisé dans une esthétique non publicitaire mais cartoonesque (dans l’exagération permanente). A force d’images souvent choc et parfois toc (le style de Beineix), on finit par n’y voir que Dalle …
11) ** H STORY (Nobuhiro Suwa, 2001)
Le film raconte le tournage impossible d’un remake au dialogue près d’Hiroshima mon amour avec Béatrice Dalle. Faux documentaire (quoique …) qui prolonge le film d’Alain Resnais dans son étude de la mémoire et du souvenir. Le dernier ¼ du film, habile mais très très lent, plombe l’ensemble jusque là passionnant. Un film intéressant, à la condition nécessaire d’avoir vu et/ou lu Hiroshima mon amour peu de temps avant …
10) *** LE CERF-VOLANT BLEU (Tian Zhuangzhuang, 1994)
Le film mêle la petite histoire (familiale) et la grande histoire (politique) à travers cette saga familiale traversant les années 60. Au départ, on sourit un peu, comme devant Good Bye Lenin, devant l’influence et l’importance des décisions du Parti dans la vie de famille. Mais très vite, c’est la tragédie qui l’emporte (dictature, trahisons …). Le tout filmé de façon classique mais habile.
9) *** YOLANDA ET LE VOLEUR (Vincente Minnelli, 1946)
Comédie musicale où dans un pays riche imaginaire d’Amérique latine dénommé Patria (on pourrait penser sous d’autres latitudes à un émirat arabe), la richesse dont a hérité Yolanda (la famille possède la quasi totalité des industries du pays) est convoitée par un escroc (Fred Astaire) se faisant passer pour un ange gardien. Très bonne surprise : un film mineur mais très drôle. On a un peu peur que l’escroc soit plus maltraité que l’héritière, car dans les deux cas la fortune est mal acquise (vivent les droits de succession !). Mais la fin est assez adroite (et amorale).
8) *** J’AI PAS SOMMEIL (Claire Denis, 1994)
L’évocation d’un fait divers par Claire Denis. On découvre la véritable « intrigue » du film au bout d’une heure. Auparavant, on suit des personnages singuliers : une jeune réfugiée lituanienne (Katherina Golubeva), un black danseur dans une boîte gay (Richard Courcet), la directrice d’un hôtel également moniteuse d’un groupe d’autodéfense pour personnes agées (irrésistible Line Renaud), un couple tiraillé (Alex Descas et Béatrice Dalle) … Le style de Claire Denis, libre, fait une nouvelle fois mouche.
7) *** SALO OU LES 120 JOURNEES DE SODOME (Pier Paolo Pasolini, 1975)
Un des grands films antifascistes. La bête humaine dans tous ses états. Le film est une sorte de catalogue de tout ce qu’un corps humain peut faire subir à un autre corps. C’est de plus en plus abject. Un film marquant à voir une fois (car vous n’aurez pas envie de le revoir).
6) *** LES ENSORCELES (Vincente Minnelli, 1952)
Un réalisateur, une actrice (Lana Turner) et un romancier scénariste aux prises avec un producteur fou de cinéma et prêt à tout (Kirk Douglas). La vie et l’œuvre du producteur est racontée successivement par les trois « ensorcelés ». Drame ironique en noir et blanc servi par un excellent quatuor de comédiens.
5) *** LES 4 CAVALIERS DE L’APOCALYPSE (Vincente Minnelli, 1961)
L’histoire d’une famille argentine déchirée par la Seconde guerre mondiale (l’un des petits-fils est un dignitaire nazi, l’autre essaie de garder une certaine neutralité en France mais tombe amoureux de la femme d’un résistant prisonnier). Malgré quelques longueurs au début, un très beau film injustement méconnu et mésestimé à sa sortie.
4) **** HIROSHIMA, MON AMOUR (Alain Resnais, 1959)
Quatorze ans après l’explosion de la bombe atomique, une histoire d’amour entre un japonais et une actrice française (Emmanuelle Riva) venue au Japon tourner un film en commémoration de la tragédie d’Hiroshima. La mise en scène brillante et stylisée d’Alain Resnais et les dialogues tirés du roman éponyme de Marguerite Duras en font un film très marquant sur l’oubli et les souvenirs dans la vie citoyenne et personnelle.
3) **** UN AMERICAIN A PARIS (Vincente Minnelli, 1951)
Si on n’échappe pas à quelques clichés sur Paris, on est tout de même irrésistiblement séduit par cette comédie musicale. Quel style ! Tout y est : mélodies de Gershwin, qualités picturales éclatantes, charme de Gene Kelly et Leslie Caron. Comme dans La Femme modèle (voir en dessous), quelques analogies avec Woody Allen : amour de Paris, érudition artistique, musique (Gershwin a composé la musique de Manhattan), etc …
2) **** LA FEMME MODELE (Vincente Minnelli, 1957)
Une étincelante comédie de couple, non musicale mais avec notamment à la fin une scène de bagarre très chorégraphiée (dans une intrigue annexe). Une guerre des sexes remarquablement interprétée par Lauren Bacall et Gregory Peck. On dirait du Woody Allen avant l’heure. En un mot : jubilatoire !
1) **** CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE (Vincente Minnelli, 1959)
C’est un formidable mélodrame, mais qui prend aussi l’allure d’un western au départ (Amérique profonde, règlement de comptes, décor oppressant de la forêt et du marais) puis d’un récit initiatique. Robert Mitchum est une nouvelle fois magistral et exceptionnel, dans le rôle du père, chasseur et coureur de jupons, dont la réputation complique la vie sentimentale du fils. Richesse et ambiguïté des personnages, mise en scène, coups de théâtre … Le chef d’œuvre méconnu du Festival cette année.
Une jeune mère panique et déprime. Avalanche de bons comédiens (Marilyne Canto, Dominique Blanc, Jacques Boudet, voire et c’est une surprise Patrick Bruel) et malheureusement aussi de bons sentiments ad nauseam. Pénible. En fait, je n’ai pas vu le film pendant le festival mais à sa sortie, et je n’ai pas essayé d’autres films de son auteur (auquel un hommage était rendu cette année).
19) * BRIGADOON (Vincente Minneli, 1954)
Une des dernières comédies musicales de Minnelli, et pas la meilleure. Le film est ainsi une fable à la fois nunuche, conservatrice et catho. La forme reste bien sûr estimable, et les talents de Vincente Minnelli, Gene Kelly et Cyd Charisse ne sont pas en cause. Mais le fond …
18) * LE TEMPS DES GITANS (Emir Kusturica, 1989)
Durant toute la première partie, le film est une comédie burlesque qui tient la route. Puis quand le film vire au tragi-comique outrancier, le spectateur est davantage tenté de suivre Morphée que Kusturica. La fin est d’une grandiloquence peu digeste, sauf pour les spectateurs qui n’ont pas somnolé ? Beaucoup moins bien que, par exemple, son dernier film en date, La vie est un miracle (certes un peu plus consensuel et occidentalisé mais irrésistible).
17) ** LE PIRATE (Vincente Minnelli, 1948)
Comédie musicale racontant le mariage arrangé d’une jeune fille romanesque (Judy Garland) et d’un riche ventripotent. Mais la jeune fille est séduite par un comédien (Gene Kelly) se faisant passer pour Macoco, un pirate de légende porté disparu. Le film est (très) cousu de fil blanc et a pas mal vieilli.
16) ** RECREATIONS (Claire Simon, 1992)
Documentaire filmant les récréations d’une école maternelle. On y voit les jeux des gamins de 4 ans comme un décalque de la société (et des dessins animés) : rapports de domination, de soumission, mais aussi in fine d’entraide (un peu d’espoir à la fin). Le film est monté sans aucun commentaire, ce qui est un atout, mais aussi une faiblesse (on ne connaît pas les conditions de tournage, la mise en scène n’est pas explicite). Difficile d’en extrapoler un quelconque constat, sinon le rôle et l’importance de l’éducation (le civisme s’acquiert, il n’est pas inné).
15) ** TROUBLE EVERY DAY (Claire Denis, 2001)
Une très singulière histoire de vampires, filmée de façon naturaliste et contemporaine. Les deux personnages en proie à des penchants cannibales sont des êtres humains doués de sentiments et malheureux de leur nature. Très bonne interprétation des habitués de la cinéaste (Vincent Gallo, Béatrice Dalle, Alex Descas) et des autres (Tricia Vessey, Florence Loiret-Caille). Le sens du mystère de Claire Denis fait le reste, bien servi par la musique des Tindersticks (comme dans Nénette et Boni et Beau travail il me semble). Du coup, les deux scènes explicites sont absolument inutiles et entachent un film assez réussi par ailleurs. Dommage, on ressort ainsi un peu sur sa faim (on a la Dalle).
14) ** MADAME BOVARY (Vincente Minnelli, 1949)
Adaptation en noir et blanc du drame de la frustration petite bourgeoise écrit par Flaubert. Sur le fond, les ingrédients y sont : l’éducation religieuse de la future Mme Bovary semble expliquer son inadaptation à la vie réelle et son goût du luxe, la poussant malgré elle vers l’adultère. Sur la forme, l’interprétation des comédiens est juste honnête, il y a aussi quelques incohérences dans la langue (tournage en anglais, mais les enseignes sont en français, par contre les papiers administratifs sont rédigés en anglais …). Par contre une belle idée de mise en scène : à chaque coup d’œil dans un miroir, les personnages confrontent leur rêves et leur réalité …
13) ** TOUS EN SCENE (Vincente Minnelli, 1953)
L’histoire d’une troupe de comédie musicale aux prises avec un metteur en scène shakespearien. Excellente interprétation de Fred Astaire et Cyd Charisse. Le scénario, signé par les auteurs de Chantons sous la pluie (comédie musicale d’anthologie), est plus discutable : une défense acharnée et très hollywoodienne de l’«entertainment » enjoué et insouciant, face à la tragédie (alors que certains chefs d’œuvre de la comédie musicale sont aussi des drames). Néanmoins plaisant et énergique.
12) ** 37°2 LE MATIN (Jean-Jacques Beineix, 1986)
Après avoir vainement essayé la version longue à la télé il y a quelques années, la version ciné (2h) se regarde très agréablement. Côté divertissement, c’est une réussite. Cinématographiquement, sentiment plus mitigé : le film est réalisé dans une esthétique non publicitaire mais cartoonesque (dans l’exagération permanente). A force d’images souvent choc et parfois toc (le style de Beineix), on finit par n’y voir que Dalle …
11) ** H STORY (Nobuhiro Suwa, 2001)
Le film raconte le tournage impossible d’un remake au dialogue près d’Hiroshima mon amour avec Béatrice Dalle. Faux documentaire (quoique …) qui prolonge le film d’Alain Resnais dans son étude de la mémoire et du souvenir. Le dernier ¼ du film, habile mais très très lent, plombe l’ensemble jusque là passionnant. Un film intéressant, à la condition nécessaire d’avoir vu et/ou lu Hiroshima mon amour peu de temps avant …
10) *** LE CERF-VOLANT BLEU (Tian Zhuangzhuang, 1994)
Le film mêle la petite histoire (familiale) et la grande histoire (politique) à travers cette saga familiale traversant les années 60. Au départ, on sourit un peu, comme devant Good Bye Lenin, devant l’influence et l’importance des décisions du Parti dans la vie de famille. Mais très vite, c’est la tragédie qui l’emporte (dictature, trahisons …). Le tout filmé de façon classique mais habile.
9) *** YOLANDA ET LE VOLEUR (Vincente Minnelli, 1946)
Comédie musicale où dans un pays riche imaginaire d’Amérique latine dénommé Patria (on pourrait penser sous d’autres latitudes à un émirat arabe), la richesse dont a hérité Yolanda (la famille possède la quasi totalité des industries du pays) est convoitée par un escroc (Fred Astaire) se faisant passer pour un ange gardien. Très bonne surprise : un film mineur mais très drôle. On a un peu peur que l’escroc soit plus maltraité que l’héritière, car dans les deux cas la fortune est mal acquise (vivent les droits de succession !). Mais la fin est assez adroite (et amorale).
8) *** J’AI PAS SOMMEIL (Claire Denis, 1994)
L’évocation d’un fait divers par Claire Denis. On découvre la véritable « intrigue » du film au bout d’une heure. Auparavant, on suit des personnages singuliers : une jeune réfugiée lituanienne (Katherina Golubeva), un black danseur dans une boîte gay (Richard Courcet), la directrice d’un hôtel également moniteuse d’un groupe d’autodéfense pour personnes agées (irrésistible Line Renaud), un couple tiraillé (Alex Descas et Béatrice Dalle) … Le style de Claire Denis, libre, fait une nouvelle fois mouche.
7) *** SALO OU LES 120 JOURNEES DE SODOME (Pier Paolo Pasolini, 1975)
Un des grands films antifascistes. La bête humaine dans tous ses états. Le film est une sorte de catalogue de tout ce qu’un corps humain peut faire subir à un autre corps. C’est de plus en plus abject. Un film marquant à voir une fois (car vous n’aurez pas envie de le revoir).
6) *** LES ENSORCELES (Vincente Minnelli, 1952)
Un réalisateur, une actrice (Lana Turner) et un romancier scénariste aux prises avec un producteur fou de cinéma et prêt à tout (Kirk Douglas). La vie et l’œuvre du producteur est racontée successivement par les trois « ensorcelés ». Drame ironique en noir et blanc servi par un excellent quatuor de comédiens.
5) *** LES 4 CAVALIERS DE L’APOCALYPSE (Vincente Minnelli, 1961)
L’histoire d’une famille argentine déchirée par la Seconde guerre mondiale (l’un des petits-fils est un dignitaire nazi, l’autre essaie de garder une certaine neutralité en France mais tombe amoureux de la femme d’un résistant prisonnier). Malgré quelques longueurs au début, un très beau film injustement méconnu et mésestimé à sa sortie.
4) **** HIROSHIMA, MON AMOUR (Alain Resnais, 1959)
Quatorze ans après l’explosion de la bombe atomique, une histoire d’amour entre un japonais et une actrice française (Emmanuelle Riva) venue au Japon tourner un film en commémoration de la tragédie d’Hiroshima. La mise en scène brillante et stylisée d’Alain Resnais et les dialogues tirés du roman éponyme de Marguerite Duras en font un film très marquant sur l’oubli et les souvenirs dans la vie citoyenne et personnelle.
3) **** UN AMERICAIN A PARIS (Vincente Minnelli, 1951)
Si on n’échappe pas à quelques clichés sur Paris, on est tout de même irrésistiblement séduit par cette comédie musicale. Quel style ! Tout y est : mélodies de Gershwin, qualités picturales éclatantes, charme de Gene Kelly et Leslie Caron. Comme dans La Femme modèle (voir en dessous), quelques analogies avec Woody Allen : amour de Paris, érudition artistique, musique (Gershwin a composé la musique de Manhattan), etc …
2) **** LA FEMME MODELE (Vincente Minnelli, 1957)
Une étincelante comédie de couple, non musicale mais avec notamment à la fin une scène de bagarre très chorégraphiée (dans une intrigue annexe). Une guerre des sexes remarquablement interprétée par Lauren Bacall et Gregory Peck. On dirait du Woody Allen avant l’heure. En un mot : jubilatoire !
1) **** CELUI PAR QUI LE SCANDALE ARRIVE (Vincente Minnelli, 1959)
C’est un formidable mélodrame, mais qui prend aussi l’allure d’un western au départ (Amérique profonde, règlement de comptes, décor oppressant de la forêt et du marais) puis d’un récit initiatique. Robert Mitchum est une nouvelle fois magistral et exceptionnel, dans le rôle du père, chasseur et coureur de jupons, dont la réputation complique la vie sentimentale du fils. Richesse et ambiguïté des personnages, mise en scène, coups de théâtre … Le chef d’œuvre méconnu du Festival cette année.
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