- Bravo : Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma), Pour Sama (Waad Al-Khateab, Edward Watts)
- Bien : Ceux qui travaillent (Antoine Russbach), Une grande fille (Kantemir Balagov), Nous le peuple (Claudine Bories, Patrice Chagnard), Au nom de la terre (Edouard Bergeon), L'Angle mort (Patrick-Mario Bernard, Pierre Trividic), Martin Eden (Pietro Marcello), Un jour de pluie à New York (Woody Allen), Roubaix, une lumière (Arnaud Desplechin), Fête de famille (Cédric Kahn), On va tout péter (Lech Kowalski), Vif-argent (Stéphane Batut), Alice et le maire (Nicolas Pariser)
- Pas mal : Rêves de jeunesse (Alain Raoust), Deux moi (Cédric Klapisch), Atlantique (Mati Diop), Tu mérites un amour (Hafsia Herzi)
- Bof : J'irai où tu iras (Géraldine Nakache), Chambre 212 (Christophe Honoré), Jeanne (Bruno Dumont)
PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU (Céline Sciamma, 18 sep) LLLL
Au XVIIIè siècle, Marianne, une jeune femme peintre (fille de...) est chargée de faire le portrait à son insu d'Héloïse, une jeune bourgeoise sortie du couvent pour être mariée de force au fiancé de sa soeur prématurément décédée. Peint selon les règles en vigueur à l'époque, le résultat est peu probant. Mais les deux jeunes femmes vont se rapprocher... La photographie est magnifique, mais le film n'est pas académique pour autant : certaines scènes très fortes sont représentées de façon inattendue. Le film ne peut absolument pas se réduire au scénario, primé à Cannes et par ailleurs effectivement intéressant (sur ces femmes peintres qui ont disparu de l'histoire de l'art). C'est peu de dire que Noémie Merlant (décidément une révélation de l'année après Les Drapeaux de papier et Curiosa) et Adèle Haenel excellent, leur duo s'ouvrant parfois à Luana Bajrami (la servante) et Valeria Golino (la mère d'Héloïse), comme si la sororité pouvait dépasser les clivages de classe.
POUR SAMA (Waad Al-Khateab, Edward Watts, 9 oct) LLLL
Waad Al-Khateab était encore étudiante lorsque la révolution a éclaté en Syrie, en 2011, et qu'elle a commencé à la filmer, d'abord avec un smartphone, puis une petite caméra. Elle documente les manifestations étudiantes, la répression, puis, plus tard, les bombardements orchestrés par les troupes de Bachar Al-Assad et de ses alliés russes. Mais c'est aussi le récit de la vie d'un jeune couple, celui formé par Waad et Hamza, jeune médecin, la naissance de leur enfant... Le documentaire est à la fois film de correspondante de guerre, portrait de ville (Alep), film de famille et journal intime. Certes, il faut avoir le coeur bien accroché devant certaines scènes, mais il faut le voir quand même, car c'est un document exceptionnel, qui remet les choses à leur place. Vu de France, il a surtout été question de la lutte - indispensable - contre Daesh, au risque de considérations géopolitiques manichéennes (telle ironie facile sur la fiabilité d'informations autour d'hôpitaux qui étaient frappés plusieurs fois), auquel le film apporte des réponses substantielles. Paradoxalement, il y a malgré tout beaucoup de vie dans ce documentaire, et c'est bouleversant.
CEUX QUI TRAVAILLENT (Antoine Russbach, 25 sep) LLL
Pour donner les meilleurs conditions matérielles à sa famille, Frank s'est beaucoup investi dans son travail, a grandi les échelons et est devenu cadre dans une grande compagnie d'import-export. Parce qu'une cargaison risquait d'être retardée ou perdue, il prend une décision immorale, inhumaine même. Il pensait agir pour le bien de l'entreprise, mais celle-ci craint pour sa réputation, et cela lui coûte son poste... Pour son premier long métrage, Antoine Russbach réalise un film social au sens le plus subversif qui soit : il n'a pas de regard moraliste sur ses personnages (Frank, incarné magnifiquement par un Olivier Gourmet au sommet de son art, est tout sauf une victime dans le camp du bien), sa dénonciation porte bien sur les "superstructures", les logiques sous-jacentes inhérentes au capitalisme, à la mondialisation néolibérale et au monde du travail. Le constat n'est certes pas neuf, mais Antoine Russbach trouve, avec une mise en scène d'une grande rigueur, une façon très enlevée de le poser.
UNE GRANDE FILLE (Kantemir Balagov, 7 aou) LLL
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans un Léningrad en ruines, deux jeunes femmes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie. Démobilisées de l'Armée rouge, elles sont aides-soignantes dans un hôpital militaire. La première est une grande blonde timide, victime de crises de paralysie temporaires. La seconde est une petite rousse volubile, revenue stérile du front. Elles sont liées par une tragédie (il y a une scène terrible dans les 20 premières minutes). L'histoire des deux héroïnes est forte, les personnages secondaires aussi, et la mise en scène encore plus : plans-séquences posés mais tendus, immense travail sur la lumière et les couleurs (rouges et verts crus), dans un style aux antipodes de Tesnota, son précédent film (que je n'avais pas aimé). Bien sûr ça n'a rien d'un divertissement, mais ce n'est pas une punition non plus, tant la puissance humaine et artistique devrait venir à bout des réticences a priori.
NOUS LE PEUPLE (Claudine Bories, Patrice Chagnard, 18 sep) LLL
Après les parcours difficiles des demandeurs d'asile (Les Arrivants) ou de jeunes chômeurs peu ou pas qualifiés (Les Règles du jeu), Claudine Bories et Patrice Chagnard suivent une association d'éducation populaire qui propose à trois groupes de citoyens (des détenus de Fleury-Mérogis, des femmes solidaires de Villeneuve-Saint-Georges, des lycéen.ne.s de Sarcelles) des ateliers afin d'écrire une nouvelle Constitution et d'expérimenter un nouveau rapport à la politique. Ce documentaire passionnant et émouvant questionne aussi la question de la représentation, en recueillant prioritairement par construction la parole de celles et ceux qu'on n'écoute pas, et qu'on voit peu, même au cinéma. En ce sens, il complète une trilogie involontaire amorcée par Ouvrir la voix (Amandine Gay) et J'veux du soleil (Gilles Perret, François Ruffin). Et mérite le même succès que Demain (Mélanie Laurent, Cyril Dion) ou Merci patron (Ruffin à nouveau).
AU NOM DE LA TERRE (Edouard Bergeon, 25 sep) LLL
Fin des années 1970. Pierre rentre du Wyoming pour retrouver Claire, qu'il va épouser, et reprendre la ferme paternelle. Les années passent, la famille s'agrandit, l'exploitation aussi, avec les dettes qui vont avec... Certains commentateurs les plus esthètes/intellos et les urbains depuis plusieurs générations ont accueilli avec condescendance ce premier long métrage de fiction d'Edouard Bergeon. Pourtant le film est loin d'être malhabile, il semble même construit sur le modèle de Titanic, le grand classique de James Cameron, avec une première partie qui nous fait aimer les personnages, en nous montrant les petits bonheurs de cette famille, et qui sert d'appât pour être mieux bouleversé par la tragique seconde partie. Et le film est mû par une double nécessité : raconter une histoire très inspirée de celle du père du cinéaste, et montrer les impasses de la course à l'endettement et du modèle productiviste dans lequel un certain nombre d'acteurs veulent enfermer les agriculteurs...
L'ANGLE MORT (Patrick-Mario Bernard, Pierre Trividic, 16 oct) LLL
Une sorte d'ovni dans le cinéma français. Dominik est un homme qui a le don de se rendre invisible, depuis sa naissance. Il ne sait pas trop quoi en faire. Il le dissimule même à sa fiancée. Il s'en sert parcimonieusement, surtout que son pouvoir semble parfois se dérégler... C'est une élégante variation sur le thème de l'homme invisible. Ce n'est pas un film de genre (au sens du classique de James Whale), aucun érotisme à la Manara non plus (même si pour être invisible aux yeux des autres Dominik doit quitter ses vêtements et évoluer nu). Le film ne souligne rien, mais le fond (la qualité du scénario) et la forme (l'étrangeté, le subtil décalage) font tout le sel de ce singulier, sensuel et étonnant conte fantastique...
MARTIN EDEN (Pietro Marcello, 16 oct) LLL
Martin Eden est un jeune marin qui, à la suite d'une action de bravoure, rencontre une jeune femme bourgeoise, Elena. Celle-ci veut faire son éducation et l'ouvrir à la littérature. Martin finit par se mettre en tête de devenir écrivain. Mais ce qu'il a à écrire n'est pas forcément du goût qu'a appris à aimer la jeune femme... Le film donne vraiment envie de se plonger dans le roman d'apprentissage de Jack London. L'action est transposée en Italie à une époque indéfinie (dans la première moitié du XXè siècle, mais on y entend Joe Dassin...), et cela rend l'adaptation assez vivante, voire contemporaine : vu d'ici et maintenant, l'histoire de cet écrivain transclasse peut également faire penser à Edouard Louis. Et les aspirations à un anticapitalisme plus libertaire que le socialisme doctrinal de l'époque peuvent encore parler au lecteur/spectateur d'aujourd'hui.
UN JOUR DE PLUIE A NEW YORK (Woody Allen, 18 sep) LLL
Gatsby Welles (Woody Allen n'y est pas allé de main morte pour dénommer son personnage) est un étudiant issu d'une famille très riche. Installé sur un campus de la côte Est, il se réjouit de faire découvrir, le temps d'un week-end, Manhattan à sa petite amie Ashleigh Enright, cette dernière venant d'obtenir, pour le journal de la fac, un entretien avec un fameux cinéaste new-yorkais, qui ne va pas très bien... Rien ne va se passer comme ils l'auraient voulu... On reconnaît sans peine le type de personnages que Woody Allen affectionne depuis toujours, mais comme revivifiés par leur caractère très juvénile. Timothée Chalamet, Elle Fanning, Selena Gomez et Liev Schreiber s'insèrent parfaitement dans cette comédie romantique, moins superficielle qu'elle n'en a l'air, même si elle ne bouleversera pas la très riche filmographie du cinéaste.
ROUBAIX, UNE LUMIERE (Arnaud Desplechin, 21 aou) LLL
Un soir d'hiver, à Roubaix. Pour le commissaire Daoud, qui a grandi dans la ville, c'est la routine. Avec Louis, un jeune diplômé qui prend son poste au commissariat, ils doivent faire face au meurtre d'une vieille dame... La première partie se veut sociologique, mais la mise en scène est un peu trop limpide (en tant que spectateur, on a, comme Daoud, de l'avance sur ce qui se passe à l'écran). C'est néanmoins l'occasion d'appréhender la force tranquille et humaniste de ce commissaire, superbement interprété par Roschdy Zem. Et la seconde partie, qui se resserre autour des deux jeunes voisines (Sara Forestier et Léa Seydoux) de la victime de meurtre, emporte le morceau par sa profondeur psychologique, subtile et glaçante. Par son acuité, Desplechin réussit là où un réalisateur lambda aurait sûrement trébuché.
FÊTE DE FAMILLE (Cédric Kahn, 4 sep) LLL
Le titre pourrait laisser penser qu'on a affaire à une déclinaison française du Festen de Thomas Vinterberg. Ou bien à une affaire d'héritage un peu bourgeois comme l'était L'Heure d'été (pas le meilleur Assayas). Or c'est un peu autre chose qui se noue ici. L'anniversaire de la grand-mère (Catherine Deneuve) réunit trois générations (parmi les petits enfants, mention à Luana Bajrami qui confirmera sa présence singulière chez Céline Sciamma) et plusieurs milieux : les deux frères, Vincent (Cédric Kahn lui-même) et Romain (Vincent Macaigne), ne sont plus vraiment du même monde. Mais c'est le retour de leur demi-soeur Claire (sidérante Emmanuelle Bercot), personnage très border line, qui fait basculer le film de sa zone de confort vers des rivages insoupçonnés. On n'est plus dans la satire mordante mais plutôt dans un drame dissonnant et en même temps poignant.
ON VA TOUT PETER (Lech Kowalski, 9 oct) LLL
Pendant deux ans, Lech Kowalski a suivi la lutte des ouvriers de GM&S (équipementier automobile ayant pour clients principaux PSA et Renault-Nissan), en lutte contre la délocalisation de leur usine en Bulgarie, à l'intérieur même de l'Union européenne. Si cela vous rappelle En guerre de Stéphane Brizé, c'est normal, sauf qu'il s'agit ici d'un documentaire. L'autre différence, c'est qu'il n'y a pas un leader charismatique chargé d'incarner le combat (comme Vincent Lindon chez Brizé) : le cinéaste s'attache à une bonne dizaine de figures, qu'il montre dans les actions (et les formes successives qu'elles prennent) et parfois aussi à domicile. Plutôt spécialisé dans le documentaire musical, Lech Kowalski leur rend leur dignité. Le film a peu de copies, mais mérite d'être vu.
VIF-ARGENT (Stéphane Batut, 28 aou) LLL
Juste erre dans Paris à la recherche de personnes qu'il est seul à voir. Il recueille leur dernier souvenir avant de les faire passer dans l'autre monde. Un jour, Agathe, une jeune femme, croit le reconnaître. Elle est bien vivante, tandis que lui est un fantôme... Pour son premier long métrage, Stéphane Batut ose un conte fantastique, genre assez rare dans le cinéma français. Mais il le fait avec une délicatesse rare, et une grande attention à ses comédiens : le nouveau venu Thimotée Robart est troublant à souhait dans le rôle de Juste, tandis que Judith Chemla dans celui d'Agathe semble importer de Ce sentiment de l'été sa capacité à faire ses deuils et à communiquer avec les morts. Une bien jolie curiosité...
ALICE ET LE MAIRE (Nicolas Pariser, 2 oct) LLL
Paul Théraneau (Fabrice Luchini), le maire de Lyon, n'a plus d'idées. Pour y remédier, on fait appel à une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann (Anaïs Demoustier). Un dialogue se noue... Pour son deuxième long métrage, Nicolas Pariser livre un film très écrit, dans une certaine tradition (le titre renvoie à L'Arbre, le maire et la médiathèque, film inclassable d'Eric Rohmer), mais tout en étant très contemporain. Il fait une description précise et cruelle du vide vers lequel s'est dirigée la sociale-démocratie, particulièrement dans les grandes villes (Lyon 2500), ainsi que des dangers de la professionnalisation de la vie politique. La dernière réplique est à l'image de l'ironie qui traverse tout le film. L'épilogue, désabusé, prend néanmoins le risque de conforter les résignés dans leur résignation, même si ce n'est pas le but recherché...
RÊVES DE JEUNESSE (Alain Raoust, 31 juil) LL
C'est l'été. Salomé revient dans le village de son enfance, à l'occasion d'un job d'été à la déchetterie. Elle y découvre les affaires d'un ami, Mathis, mort comme Rémi Fraisse en affrontant des CRS sur une ZAD. Et croise d'autres personnages semblant symboliser les errements du monde contemporain, comme une cocasse candidate d'un jeu de télé-réalité égarée. Mais, selon le réalisateur, il ne faut pas enterrer avec Mathis toutes les utopies collectives et libertaires... Si le manque de moyens peut déconcerter (d'où peut-être des dialogues un peu trop écrits), c'est aussi le signe d'une belle radicalité, fauchée mais farouche...
DEUX MOI (Cédric Klapisch, 11 sep) LL
Après le plaisant Ce qui nous lie, Klapisch garde Ana Girardot et François Civil et leur font interpréter deux trentenaires parisiens qui habitent deux immeubles adjacents. Ils ne se connaissent pas, mais leurs trajectoires suivent un certain parallélisme. Ils sont tous les deux sous tension : Rémy, peu diplômé, est manutentionnaire dans une boîte qui dégraisse, Mélanie, mieux insérée, est biologiste dans un labo, et se voit confier des responsabilités, alors qu'elle n'arrive pas à faire le deuil de sa dernière histoire d'amour. Ils finissent tous les deux par voir un psy (Camille Cottin pour l'une, François Berléand pour l'autre). C'est plutôt bien observé sociologiquement, mais sans grande finesse particulière au niveau cinématographique.
ATLANTIQUE (Mati Diop, 2 oct) LL
Au Sénégal, des ouvriers d'un chantier d'une tour futuriste, non payés depuis plusieurs mois, tentent de quitter le pays par l'océan pour trouver un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, qui part sans dire au revoir à son amoureuse Ada, promise à un autre bien plus riche. Quelques jours après le départ des hommes, un mystérieux incendie dévaste la fête de mariage de la jeune femme... Mati Diop, jadis actrice chez Claire Denis (35 Rhums), signe un premier long métrage qui aborde l'émigration par le biais de la fiction, et même avec une dose de fantastique. Elle n'y va pas jusqu'au bout (on n'est pas dans Vaudou de Jacques Tourneur), elle reste dans un entre-deux qui pourra déconcerter les commentateurs mais qui a séduit le jury du festival de Cannes (Grand-Prix).
TU MERITES UN AMOUR (Hafsia Herzi, 11 sep) LL
Pour son premier film en tant que réalisatrice, Hafsia Herzi raconte l'histoire d'une jeune femme qui fait le deuil d'une relation avec un garçon qui l'a larguée, et tente d'en nouer d'autres. Elle se confie le rôle principal, tandis que le jeune homme à la masculinité un peu toxique est interprété par Jérémie Laheurte, qui a comme elle déjà tourné avec Abdellatif Kechiche. Tourné sans moyens, presque sans facilité (le meilleur ami gay compréhensif et spirituel), le film se trouve cahin-caha une personnalité, gagnant en caractère contemporain ce qu'il perd en profondeur.
J'IRAI OU TU IRAS (Géraldine Nakache, 2 oct) L
Un père, qui a un rendez-vous d'urgence à l'hôpital, ne peut amener sa fille aînée à une audition pour devenir choriste de Céline Dion. Il demande à son autre fille, art-thérapeute, de faire le trajet à sa place. Malheureusement, les deux soeurs ne s'apprécient guère... C'est une comédie dramatique, pas forcément très bien dosée dans le côté mélo, entre guimauve forcée et personnages secondaires pas très bien écrits. Cinématographiquement, y'a R (rien). Heureusement, les deux personnages principaux échappent au massacre. On peut même ne voir le film que pour le duo Leïla Bekhti - Géraldine Nakache qui, après Tout ce qui brille, fonctionne toujours aussi bien.
CHAMBRE 212 (Christophe Honoré, 9 oct) L
Après plus de 20 ans de mariage, Maria (Chiara Mastroianni), épouse infidèle chronique, quitte le domicile conjugal et s'installe à la chambre 212 de l'hôtel d'en face. Elle y observe son mari (Benjamin Biolay), et reçoit une visite impromptue : son mari tel qu'il était 25 ans plus tôt (Vincent Lacoste), et quelques autres personnages... Christophe Honoré lorgne du côté de Bertrand Blier, mais en le féminisant. Malheureusement, les bonnes idées du scénario n'arrivent pas à s'incarner à l'écran. La faute peut-être à des personnages trop aseptisés : ils semblent vivre confortablement, sans souci de travail (seraient-ils rentiers ?) ni point de vue sur la société. S'ils se lassent au bout de 20 ans, nous c'est au bout de 20 minutes... Le film n'est pas déplaisant, mais totalement anecdotique.
JEANNE (Bruno Dumont, 11 sep) L
C'est le deuxième film que Bruno Dumont consacre à Jeanne d'Arc, après une sorte de comédie musicale metal consacrée à son enfance (Jeannette). Plusieurs audaces : le rôle de Jeanne adulte (jusqu'au bûcher) est dévolu à une enfant, Lise Leplat Prudhomme, très déterminée, tandis que la musique est confiée à Christophe. Malgré ces ingrédients prometteurs, la mayonnaise ne prend pas, et le résultat est interminable. Dans les meilleurs moments, on a l'impression d'assister à un spectacle scolaire de fin d'année sans attendrissement possible puisqu'on ne connaîtrait aucun des gosses...
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