Ce billet évoluera en fonction de mes dernières découvertes de l'année 2010.
En effet, des films seront à voir ou revoir pour 3 € la place du 12 au 18 janvier (Les Incontournables Le Figaro, salles UGC) et du 19 au 25 janvier (Festival Télérama, salles art et essai).
Dans ma ligne de mire pour les découvertes : Mystères de Lisbonne (4h26... mais prix Louis Delluc, qui s'est rarement trompé), le nouveau Claire Denis (White material), et trois films de cinéastes un peu/beaucoup surestimés me semble-t-il à savoir Tamara Drewe (Stephen Frears), The Social network (David Fincher) et Fantastic Mr Fox (Wes Anderson).
**** MYSTERES DE LISBONNE (Raoul Ruiz, 20 oct)
C'est un film fleuve de 4 heures et demie, où les nombreuses rivières font les grandes fortunes (au sens ancien de destinées). Il s'agit d'une commande de la télévision portugaise pour adapter le roman éponyme de Camilo Castelo Branco. Le résultat est donc d'une profusion narrative réjouissante : on y croise, entre autres, un orphelin souffre-douleurs de ses camarades d'internat, un curé mystérieux (son protecteur), un aristocrate ayant fait fortune au Brésil, une épouse tyrannisée par le mari choisi par son père, une noble française voulant réparer un affront etc... Formellement, la mise en scène est tout sauf académique : bien que conçu pour la télévision, le film est filmé le plus souvent en plans séquences dont l'inventivité, dans les mouvements de caméra, dans la profondeur de champ, fait le sel (par exemple, tout ses intriguants sont épiés dans leurs discussions intimes par leurs domestiques !). Un sommet dans la carrière de Raoul Ruiz...
*** FANTASTIC MR FOX (Wes Anderson, 17 fév)
Un renard, marié et père de famille, abandonne les vols de poule pour une vie bien rangée. Mais l'instinct d'animal sauvage revient... L'animation, qui fait parfois penser aux films de Nick Park, est aussi belle que simple. Par ailleurs, Wes Anderson ose l'anthropomorphisme, mais heureusement aux antipodes de la mièvrerie et du sentimentalisme. Ici, les rapports entre les membres de la famille, notamment masculins, font penser aux interrogations des précédents films en chair et en os de l'auteur. Une brillante comédie déguisée en film d'animation.
** SOUND OF NOISE (Ola Simonsson, Johannes Stjärne Nilsson, 29 déc)
Ils avaient déjà réalisé un court-métrange étonnant. Qui ? Cette demi-douzaine de percussionnistes suédois auteurs d'hilarants attentats musicaux. S'y ajoute un personnage de policier prénommé Amadeus, né dans une famille de grands musiciens et qui est allergique à la musique. C'est assez gratuit (trop pour être vraiment culte), mais c'est assez inventif.
** TAMARA DREWE (Stephen Frears, 14 juil)
Une journaliste vedette retourne dans le village où elle a grandi. Dans une des fermes du village, un écrivain auteur de polars à succès recueille des collègues moins chanceux. Le décor est planté pour ce qui ressemble de prime abord à un jeu de massacres, mais qui vire plutôt à la comédie de moeurs plus classique. Loin de l'audace d'un Woody Allen, Stéphen Frears adapte joliment, en bon faiseur, un roman graphique de Posy Simmonds.
** WHITE MATERIAL (Claire Denis, 24 mar)
Dans une ancienne colonie française d'Afrique, la guerre civile rôde. Maria (Isabelle Huppert), patronne d'une plantation de café, veut rester coûte que coûte, pour une année de récoltes (et de profits) supplémentaires... Le scénario, coécrit par Marie Ndiaye, pourraît prêter à des fulgurances de tension, et ce n'est que très rarement le cas. Comme si Claire Denis était moins à l'aise que dans des films en apparence plus mineurs et en réalité plus intenses. Reste le beau travail des Tindersticks pour la musique, comme à l'accoutumée.
** THE SOCIAL NETWORK (David Fincher, 13 oct)
Le sujet est audacieux : la résistible ascension de Mark Zuckerberg, l'inventeur de Facebook. Le film n'est ni une hagiographie ni un portrait à charge. Le problème c'est que ce n'est pas grand chose. On ne ressent ni attraction ni répulsion pour ces jeunes gens narcissiques et dénués d'affect. Et David Fincher ne trouve pas la bonne distance : les dialogues au débit hyper-rapide sont filmés en plan très courts, ce qui ne me semble pas un très bon choix. On ne s'ennuie pas mais cela me semble assez plat.
** CABEZA DE VACA (Nicolas Echevarria, 22 déc)
Un film mexicain, resté 20 ans au fond des cartons avant de sortir en France, et qui raconte le destin contrarié d'un conquistador espagnol venu chercher l'Eldorado au XVIè siècle, a priori c'est alléchant. Cela commence un peu comme Aguirre de Werner Herzog (comparaison écrasante), cela continue différemment, vers le film d'apprentissage, il y a quelques scènes insoutenables, mais le film a du mal à se hisser à la hauteur de son sujet.
* LE SENTIMENT DE LA CHAIR (Roberto Garzelli, 29 déc)
Une histoire d'amour entre un jeune radiologue (Thibault Vinçon, déjà vu dans Les Amitiés maléfiques (2006) et Memory Lane (2010)) et une étudiante passionnée d'anatomie (Annabelle Hettmann, une nouvelle venue). Ils se passionnent chacun pour le corps de l'autre, y compris l'intérieur (les radios, IRM etc sont des images érotiques pour eux). Sur le papier, ça va. Sur l'écran, malgré l'implication des interprètes, cela a du mal à s'incarner. Du coup, la fin (que je ne raconterai pas) est assez raide...
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