) *** WELCOME (Philippe Lioret, 11 mar)
Pour impressionner et reconquérir sa femme (Audrey Dana, craquante), Simon (Vincent Lindon, à son meilleur), maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d’aider secrètement Bilal, un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage. Philippe Lioret filme magnifiquement la ville de Calais, entre espoirs et impasses, mais aussi et surtout le quotidien des sans-papiers et de ceux qui leur viennent en aide. Porté par son sujet, même s’il le dépasse, le film est riche en détails, sans jamais rien enlever à la narration. Autrement dit pleinement convaincant.
) *** HARVEY MILK (Gus Van Sant, 4 mar)
Harvey Milk est le premier politicien des Etats-Unis à afficher son homosexualité et à avoir été élu, lors notamment d'une élection municipale à San Francisco. Le film montre bien le contexte de ratonnade de l'époque, au début des années 70, où Harvey Milk se lance en politique. C'est un biopic classique, mais en même temps un film assez intéressant sur la chose publique, avec un Sean Penn acteur qu’on avait pas vu aussi bien depuis Accords et désaccords.
) *** TULPAN (Sergei Dvortsevoy, 4 mar)
Après avoir fait son service militaire dans la marine, Asa revient dans les steppes du Kazakhstan vivre avec sa sœur et son beau-frère, un éleveur de moutons. Pour suivre la même voie, il doit d’abord se marier. Hélas, Tulpan, la seule épouse possible dans ce désert, ne veut pas de lui : elle trouve ses oreilles trop décollées… Le film brasse plusieurs genres : la comédie pince-sans-rire, le récit initiatique, le drame paysan (émouvantes séquences avec les moutons malades), le documentaire (la steppe dans tous ses éléments, avec tempêtes et chameau). Peut-être deux ou trois longueurs, mais une belle réussite.
) ** UNE NUIT A NEW-YORK (Peter Sollett, 18 mar)
Un film américain pour ados, mais assez savoureux pour tout le monde. Où l’on traverse la nuit new-yorkaise avec Nick (Michael Cera, déjà repéré dans Juno), membre d’un obscur groupe de rock indépendant, qui vient de vivre une rupture difficile, et Norah (Kat Dennings), une lycéenne qui se cherche. L’originalité ne réside pas dans le fond, mais dans le soin apporté à la forme : caractères non caricaturaux des personnages, bande originale bien sentie…
) ** LA FILLE DU RER (André Téchiné, 18 mar)) ** DUPLICITY (Tony Gilroy, 25 mar)
Julia Roberts et Clive Owen sont deux anciens espions reconvertis dans le civil, en l’occurrence l’espionnage industriel dans deux multinationales pharmaceutiques concurrentes. Et en privé ils forment un beau couple… Un élégant thriller romantique, qui repose, parfois exagérément, sur les flash-back d’un scénario à tiroirs sophistiqué mais in fine irréprochable. L’interprétation du couple vedette mais aussi des patrons (Paul Giamatti, Tom Wilkinson) est savoureuse.
Le film est directement inspiré d’un fait divers marquant de 2004, où une jeune femme avait prétendu avoir été victime d’une agression antisémite sur la ligne D du RER et trompé tout le monde. Il invente un avant (les « circonstances ») et un après (les « conséquences ») au mensonge. Ce qu’André Téchiné réussit, ce sont les personnages de la mère (Catherine Deneuve), d’un avocat ancien ami de la mère (Michel Blanc), de la jeune fille (Emilie Dequenne) bien sûr, et de son petit ami (Nicolas Duvauchelle). Mais le reste est plus inégal.
) ** UN CHAT UN CHAT (Sophie Fillières, 25 mar)
Une comédie décalée autour de Célimène, jeune écrivain d’environ 35 ans, en panne d’inspiration et légèrement dépressive (Chiara Mastroianni) et d’une lycéenne (Agathe Bonitzer) admiratrice de l’œuvre de Célimène, au point de vouloir devenir muse et personnage de la romancière. Le film est fragile, mais rempli de détails cocasses. Excellentes apparitions de Dominique Valadié et Sophie Guillemin (perdue de vue depuis Harry, un ami qui vous veut du bien), respectivement en mère et copine de Célimène.
Derniers commentaires
→ plus de commentaires