Nouveaux films :
- Bien : Shutter island (Martin Scorsese), A serious man (Joel et Ethan Coen), Avatar (James Cameron), Le Temps des grâces (Dominique Marchais), Gainsbourg (Vie héroïque) (Joann Sfar), Les Chats persans (Bahman Ghobadi), La Dame de trèfle (Jérôme Bonnell), La Régate (Bernard Bellefroid), Invictus (Clint Eastwood)
- Pas mal : La Tisseuse (Wang Quan'An), Océans (Jacques Perrin, Jacques Cluzaud), Mother (Bong Joon-ho), Liberté (Tony Gatlif), Le Refuge (François Ozon), Contes de l'âge d'or (collectif), Bright star (Jane Campion), Le Bel âge (Laurent Perreau)
- Bien : Scène de chasse en Bavière (Peter Fleischmann), Vol au-dessus d'un nid de coucou (Milos Forman), Pas d'orchidée pour Miss Blandish (Robert Aldrich), En quatrième vitesse (Robert Aldrich)
- Pas mal : Irène (Alain Cavalier), Leolo (Jean-Claude Lauzon), L'As de pique (Milos Forman)
- Bof : Inglorious basterds (Quentin Tarentino), Là-haut (Pete Docter, Bob Peterson)
Je ne reviens pas sur Avatar, une expérience sensorielle spectaculaire et une fable écolo anti-impérialiste, comme l'a très bien décrit Philippe Corcuff (http://www.reporterre.net/spip.php?article831&var_recherche=avatar). Il succède à Titanic, qui peut se voir également comme une critique métaphorique de la technoscience et de la religion de la croissance. Dans les deux cas, ce sont les classes possédantes qui mettent en danger tout le monde... Alors certes les budgets des productions de James Cameron ne sont pas de type décroissants, mais l'essentiel est ce que dit l'oeuvre...
Le Bel âge est le premier film de Laurent Perreau, sorti le 30 décembre 2009. C'est la cohabitation d'un vieil homme et d'une jeune fille, que le film suit alternativement. Et évidemment il n'est pas dit quel personnage a le bel âge. Pas grand chose à en dire, si ce n'est pour dire du bien des interprétations de Michel Piccoli et Pauline Etienne, une des révélations de l'année...
Les Chats persans est le film sur le rock indie iranien. Des groupes underground par la force des choses, mais qui font plaisirs à voir et à entendre. Pour la forme, on regrettera juste que les morceaux soient assez systématiquement filmés façon clip avec images défilantes de Téhéran...
Je commence l'année 2010 avec l'avant-première de La Dame de trèfle, le quatrième film de Jérôme Bonnell, et son premier film noir. Si le jeune réalisateur sacrifie au genre, il nous fait aussi cadeau de scènes en suspension qui font sa marque (celle de la valse viennoise entre le frère joué par Malik Zidi et la soeur jouée par Florence Loiret-Caille par exemple). C'est aussi incidemment le récit d'un passage à l'âge adulte. Décidément Jérôme Bonnell (Le Chignon d'Olga, Les Yeux clairs, J'attends quelqu'un) est un cinéaste à suivre...
Je cours à la projection de Bright star, la nouvelle romance de Jane Campion, et je déchante un peu. J'avais en tête Lady Chatterley de Pascale Ferran, et le film est très en-dessous. Il y a certes de jolis plans, mais rien ne vibre, même pas la nature. On nous fait miroiter un grand amour, et on a droit à un petit béguin. Je ne sais pas si c'est dû à leur chasteté, mais il manque quelque chose. Finalement, le seul film de Jane Campion que j'aime beaucoup, c'est Holy smoke, avec Kate Winslet en jeune australienne enrôlée dans une secte, et Harvey Keitel en "désenvoûteur" américain payé par la famille pour la sortir de là. Et le personnage le plus solide n'est pas forcément celui qu'on croit...
Je rattrape quelques films de l'an dernier que je n'avais toujours pas vus : je trouve Là-haut, le dernier Pixar très gentillet et très téléphoné. Le savoir-faire technique y est mais pas l'insolence ni la fantaisie. Quant à Tarentino, c'est l'un des cinéastes les plus doués de sa génération. Alors pourquoi fait-il toujours des films de 10 ans d'âge mental ? Inglorious basterds est une sorte de BD pas terrible qui réécrit l'Histoire par amour du cinéma. Pour moi ça ne passe pas ! Je suis davantage touché par Irène, l'essai introspectif d'Alain Cavalier, touchante variation sur le deuil, l'art, le temps qui passe. Même si ce genre de film autoproduit a ses limites ou ses moments inégaux.
A l'occasion d'une rétrospective Milos Forman, je rattrape Vol au-dessus d'un nid de coucou, que je n'avais jamais vu. Les films sur la folie et les maladies mentales sont souvent passionnants, mais là en plus Jack Nicholson est impérial, dans ce film très satirique à savourer. Ce qui est surprenant, c'est l'absence de véritable psychothérapie, à part des séances de groupe qui n'ont pas l'air très appropriées...Quelques jours plus tard, je découvre L'As de pique, réalisé en Tchécoslovaquie en 1964, une chronique de la jeunesse qui n'est pas sans rappeler la Nouvelle Vague de la même époque en France et qui a son charme.
Une agréable surprise pour continuer, c'est Invictus de Clint Eastwood, dont je n'avais pas beaucoup aimé les derniers films. Là ça ne révolutionne pas le cinéma, c'en est à peine, mais tous les moindres détails sont plaisants. La performance de Morgan Freeman y est pour beaucoup. La réalité y est sans doute embellie (on aimerait que la politique soit toujours aussi simple que dans le film), mais c'est pas mal du tout !
J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir avec Gainsbourg (Vie héroïque), le premier film de Joann Sfar. Je suis conquis par la plupart des choix artistiques audacieux du film. Un seul petit regret : Jane Birkin est un peu ratée (son interprète Lucy Gordon a par contre malheureusement réussi son suicide, après le tournage). Eric Elmosnino (vu dans Le Père de mes enfants) est criant de vérité, sans faire dans le mimétisme convenu.
Dans Le Refuge de François Ozon, Isabelle Carré, moins lisse que jamais, joue une junkie dont le compagnon meurt d'overdose. Enceinte de lui, elle décide de garder le bébé. Elle passe son été dans une maison côtière prêtée par une connaissance, et reçoit la visite du frère gay de son ex-compagnon (Louis-Ronan Choisy, gravure de mode). Pour moi qui ai beaucoup aimé les derniers films d'Ozon (Le Temps qui reste, Angel, Ricky), là je n'ai pas toujours été convaincu, je trouve la joliesse de certaines scènes un peu forcées. Ce n'est pas mauvais mais j'attendais mieux...
Scènes de chasse en Bavière, réalisé par Fleischmann en 1969, est une fable implacable sur l'intolérance. Au départ, un jeune homme, Abram, revient dans son petit village de Bavière après une longue absence. La plupart des villageois le méprisent et prétendent, sans preuve, qu'il est homosexuel. Sur un sujet voisin du récent Ruban blanc de Haneke, c'est-à-dire la naissance du mal et l'émergence des fascismes, le film est beaucoup plus fort et fait froid dans le dos !
Un simple d'esprit est accusé d'avoir tué une jeune fille et emprisonné. Sa mère va tout faire pour le tirer de ce mauvais pas. Il s'agit de Mother, le nouveau film du sud coréen Bong Joon-Ho, dont j'avais aimé The Host. On peut appeler ça une comédie de genre. Le film change de ton assez fréquemment, même si on ne retrouve pas la même virtuosité que dans son film précédent. Inégal, le film recèle néanmoins de savoureuses surprises...
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